L’utilisation des documents vidéo dans la classe de langues

Dr.Youssef Malak CRDP


Nous aborderons, dans cet article, l’utilisation de la vidéo en classe de langues et la place qu’elle occupe parmi les autres Nouvelles Technologies Educatives (NTE) telles que les enregistrements magnétiques, les diapositives, les montages sonorisés, ainsi que les transparents, les programmes informatiques et le multimédia.
Le schéma ci-dessous montre les différentes Nouvelles Technologies Educatives et les rapports qu'elles entretiennent les unes avec les autres.

Les Nouvelles technologies éducatives que nous venons de citer ci-dessus, tiennent une place privilégiée dans l’enseignement ainsi que dans la formation des adultes. Elles sont en effet particulièrement bien adaptées à notre situation: elles permettent de donner une pluridimensionnalité à notre enseignement tout en favorisant l’autonomie; elles fournissent aux enseignants et aux formateurs ainsi qu’aux apprenants une éducation permanente conforme aux nouveaux besoins. Ainsi s’explique notre souci de proposer cette étude concernant l’exploitation d’un outil pédagogique (vidéo) fondé sur les Nouvelles Technologies. Comme le dit G. JACQUINOT en parlant de l’importance de ces technologies: "Si l’on veut éviter de faire de nos élèves de futurs analphabètes en technologie, il faut que l’école et l’université introduisent, dans leur quotidien, toutes ces techniques qui seront - et sont déjà - celles de la vie de tous les jours, de tous les citoyens, de tous les travailleurs". Pour mieux répondre à la question, concernant la place de la vidéo dans l’enseignement, nous ajoutons à la citation de G. JACQUINOT, celle de G. FRIEDMANN où il parle d’une nouvelle mission des éducateurs: “La nouvelle mission des éducateurs exige qu’ils bénéficient d’une nouvelle formation; tous les futurs éducateurs, à quelque discipline qu’ils appartiennent, devraient, au cours de leur formation, apprendre l’emploi rationnel et contrôlé des techniques audio-visuelles à la fois comme moyen et comme objet d’enseignement".

سيدة امام شاشة الكمبيوتر

Au Liban, le magnétoscope, le téléviseur, le cinéma entrent dans les salles de classe, lentement mais sûrement. Il était temps: les enfants d’aujourd’hui qui voient en vidéo ou à la télévision “Astérix et Obelix” ou qui regardent un reportage sur la vie des animaux en Amazonie, s’ennuient quand l’enseignant raconte ce qui se passait à l’époque des Romains ou l’élevage de tel ou tel animal, avec, pour toute illustration, quelques reproductions et les textes du livre.
Nous nous intéressons particulièrement à la vidéo (lecture / enregistrement), car c’est le moyen le plus récent de tous les moyens audiovisuels.
Depuis l’invention de la vidéo à lecteur/enregistreur, cette technologie semble vouée à un grand avenir pédagogique dans le domaine de l’enseignement et de la formation des adultes. Les caractéristiques technologiques de ce matériel sont particulièrement intéressantes. Prenons par exemple le DVD; son mécanisme permet le ralenti, le retour en arrière ou bien encore l’arrêt sur image etc., ce qui permet un repérage facile et rapide à la fois. En outre, cet appareil se distingue par sa capacité de stockage et peut être piloté par un micro ordinateur; ainsi il jouera le rôle de documentaliste interrogeable à loisir, sans avoir à se soucier de l’emplacement physique des informations sur le support.

I - Apport du document vidéo à l’enseignement des langues
Parmi les avantages offerts par la vidéo, trois seulement ont retenu notre attention:

  • la flexibilité et la richesse d’utilisation offertes par la vidéo,
  • la variété offerte par la vidéo,
  • la relation vidéo/élève.

Nous considérons ces avantages, comme des réponses à certaines inquiétudes. En effet, certains professeurs craignent que la vidéo ne soit un outil non achevé et lourd pour un enseignement complet. Certains autres considèrent que l’élève pourrait se montrer passif devant la profusion d’images mobiles. Enfin, quelques-uns craignent que le document vidéo ne soit guetté par une monotonie qui ne favorisera pas la participation de tous les apprenants.

1 - La flexibilité et la richesse d’utilisation offertes par la vidéo
L’évolution incessante du matériel vidéo a aidé à lever les obstacles liés à l’utilisation des programmes de télévision en salle de classe. En effet, depuis l’invention de la vidéo/lecture/enregistrement, l’accès aux images mobiles s’est modifié. Tout d’abord, l’enseignement n’est plus tributaire des heures de programmation comme cela était jadis le cas (avant l’invention de la vidéo à lecteur/enregistreur) des programmes télévisés adressés aux écoles dans certains pays, tel que la Côte d’Ivoire où l’on avait créé dix-sept mille classes télévisées qui ont été fermées dans les années quatre-vingt. L’émission peut être enregistrée à n’importe quel moment, avec le système “horloge” (procédé technique); le magnétoscope peut ainsi être programmé pour enregistrer une émission. Les enseignants ne recevant pas dans leur pays la télévision de la langue enseignée peuvent dorénavant, grâce à la vidéo/cassette ou DVD, faire entrer la télévision dans leur salle de classe.
Le magnétoscope, qui rend possible le retour en arrière, l’arrêt sur l’image et le ralenti, permet de maîtriser la technologie de l’image en la sortant du flux télévisuel ou cinématographique pour la mettre au service de l’enseignement.

2 - La variété offerte par la vidéo
L’un des plus grands avantages de la vidéo est sans doute la variété des genres (films de fiction, documentaires, émissions de télévision, publicités, jeux, sports, etc.), à laquelle correspond la variété des langages et des images propres à chaque genre. La variété des situations de discours et des discours eux-mêmes ainsi que la variété des thèmes abordés est également d’une grande richesse.
Du débat télévisé à la séquence de film, les documents vidéo nous proposent toute une gamme de productions linguistiques imprégnées par une réalité culturelle. La variété de genres engendre la variété des activités et des exercices que nous pourrons réaliser en classe. Ainsi, les professeurs pourront constituer des exercices variés, basés sur les quatre aptitudes d’apprentissage (compréhension et expression orales et écrites), auxquelles nous ajoutons l’attention visuelle qui vise l’aspect culturel d’une image.

3 - La relation vidéo/élève
Nous allons répondre dans cette partie à l’inquiétude concernant une éventuelle passivité de l’élève devant l’image mobile. Sur cette question, Edgar MORIN, dans son livre “Le cinéma ou l’homme imaginaire”, confirme l’existence, quand il s’agit d’un film de fiction, d’une passivité du spectateur qui s’identifie au personnage, le spectateur étant ainsi mis en situation régressive: “... la séance de cinéma révèle des caractères para-hypnotiques (obscurité, envoûtement par l’image, relaxation “confortable”, passivité et impuissance physique)”. Cela crée en effet une situation difficile dans laquelle l’élève, livré à l’imaginaire, ne saurait prendre de distance par rapport au film pour l’analyser et travailler sur ses images. Quant à Christian METZ, il parle dans son livre “Essai sur la signification au cinéma” d’une “démarche imaginaire” qui alterne avec “un retour au réel”. De son côté, M. TARDY dans “Psychologie du spectateur de cinéma et du téléspectateur”, fait la différence entre le cinéma et la télévision en notant que le phénomène de participation devrait être beaucoup moins aigu à la télévision qu’au cinéma. En effet, quand on est chez soi en train de regarder la télévision, l’espacepublic n’est pas le même qu’au cinéma (salle obscure, projection continue, silence absolu...). Comme la télévision n’offre pas seulement des films de fiction, mais une multitude d’émissions (reportages, films documentaires, publicités, journaux télévisés, etc.), cela permet de se soustraire au flux d’images et de pousser l’élève à adopter une attitude distanciée et analytique face à l’image. Cette explication devrait rassurer ceux qui croient à la passivité de l’élève. D’ailleurs, les auteurs que nous venons de citer ci-dessus parlent de la passivité du téléspectateur quand il s’agit d’un espace-public bien précis (le cinéma par exemple) et d’un genre de films bien précis comme celui des films de fiction. Ajoutons à ceci le rôle que peut avoir le magnétoscope. Cette machine est capable de libérer un film de ses conditions de visionnement habituel: fragmenter le film en plusieurs extraits, faire un arrêt sur l’image, etc... Ainsi, le film ne sera plus présenté dans les conditions habituelles, le scénario n’aura plus un caractère attractif sur les élèves et l’histoire ne sera plus saisie comme elle peut l’être habituellement.مجموعة من الاساتذة امام شاشة كبيرة
Voici comment nous pouvons arracher l’élève à sa passivité devant l’image et accélérer le “retour au réel” dont parle Christian METZ.
Grâce à toutes les possibilités offertes par le magnétoscope (que nous avons évoquées cidessus), l’enseignant va pouvoir développer des activités en rapport avec l’image mobile (repérage, prédiction, description, transcription, anticipation, interprétation, reconstitution, comparaison...) qui vont amener l’élève à être de plus en plus actif face à ces images.
Ainsi, la question se pose en terme de savoir ce que l’élève fait des images qu’il a tendance à valoriser fortement et non ce que l’image fait de l’élève, puisque ces images seront traitées de façon à servir un objectif pédagogique. Tout d’abord, par opposition aux images que l’on trouve dans les manuels scolaires, souvent neutres, intemporelles et inesthétiques, le document vidéo décrit cidessus introduit dans la classe des images authentiques et variées avec un élément attractif: le travail sur des images qui reflètent notre propre environnement audiovisuel. C’est pourquoi le choix des ces documents et la façon de les traiter devraient tenir compte de tous les critères développés ci-dessus.
Au niveau scolaire, certaines études montrent que les élèves pensent que les moyens audiovisuels sont les mieux adaptés pour apprendre une nouvelle langue, surtout par la diversité des situations qu’ils offrent. Cette diversité se situe au niveau culturel en apportant un témoignage vivant et réel quant à la civilisation du pays de la langue enseignée.

II - Critères d’analyse et de choix des documents vidéo
سيدة داخل شاشة الكمبيوترAprès avoir démontré l’utilité des documents vidéo dans la classe de langues, il faut maintenant aider l’enseignant à choisir ces documents. Il y a, tout d’abord, ce que l’on appelle les critères spontanés, c’est à dire la durée, le format, le thème, le contenu social et le contenu linguistique. Mais ces critères ne suffisent pas à déterminer le choix d’un document vidéo. D’autres critères sont nécessaires pour effectuer ce choix si nous voulons prêter une attention suffisante aux éléments visuels et techniques et mieux les saisir, afin que le rôle d’illustration que nous pouvons attendre du film ne soit pas faussé. Nous pouvons alors vérifier la cohérence, la richesse et la facilité d’accès à des éléments non verbaux concernant le caractère des personnages, leurs intentions, leurs faits et gestes, les signaux d’engagement émotionnel. Nous pouvons également tester si tous ces éléments, dont certains sont clairs ou familiers, comme l’expression verbale, mènent bien à une interprétation générale unique, celle qui est véhiculée par le commentaire du film. Nous repérons ainsi la relation entre la parole et l’image. Donc, pour que ce choix ne soit pas hasardeux, il faudra tout d’abord analyser ces documents.

III - Les différents types d’activités à proposer
Nous allons proposer, dans cette partie, une série d’activités qui vise tantôt l’expression orale et écrite, tantôt la compréhension orale, parfois la compréhension écrite. Ces activités, basées sur des émissions variées, nécessiteront quelquefois une interprétation visuelle plus fine de l’image, ce qui nous permet d’introduire notre dernier objectif: la sensibilisation culturelle.

1- Activités d’expression orale et écrite

Nous allons commencer cette  analyse par deux citations à propos de l’image mobile. L’une est de Christian METZ, “...l’image est un excellent inducteur de comportements verbaux”. La deuxième citation “l’image seule peut être mise au service d’une pédagogie de l’expression linguistique”, est extraite d’un livre de Geneviève JACQUINOT.
Il serait donc fort regrettable d’utiliser le document vidéo comme un support audio avec un seul objectif: la compréhension orale. Grâce à des documents qui présentent une redondance entre l’image et le son, ces derniers deviennent un outil pragmatique pour l’apprentissage des langues étrangères. C’est pourquoi nous proposons des activités d’expression orale et écrite de différents types:

  • activités basées sur la formulation des hypothèses.
  • activités dirigées (soit en passant par le contenu de l’image soit au moyen de consignes données par le professeur).
  • activités libres favorisant l’expression personnelle.

2 - Formuler des hypothèses
Comment comprendre sans anticiper de la sorte? Comprendre ne consiste-t-il pas à proposer des séries d’hypothèses dont il s’agit d’établir le degré de validité en fonction de l’ensemble des connaissances maîtrisées jusqu’alors? Ainsi nous pouvons demander aux élèves:

  1. d’anticiper, d’imaginer ou de raconter la suite, la fin, les ellipses ou bien de résumer un document vidéo narratif. Le support dont nous  pouvons disposer pourrait être issu de séquences de toutes sortes de films de fiction: films de cinéma, de télévision ou bien de séries télévisuelles. Nous pouvons utiliser également certains documents narratifs comme ceux qui abordent les faits divers, les reportages. Nous devons évidemment procéder ici à des modifications des documents au niveau technique, par exemple couper la fin. Quant à l’objectif pédagogique recherché ici, il concerne tout d’abord l’expression orale, puis la compréhension orale des documents, nécessaire au déroulement de l’activité.
  2. de mettre en image une bande son, après avoir réalisé un découpage succinct (lieux, objets, personnages, actions, etc.) correspondant à ce qu’ils ont entendu; les élèves auront à comparer ensuite les différentes solutions proposées par l’ensemble de la classe, ceci afin de les sensibiliser à l’expression écrite et orale. Les documents vidéo à utiliser dans cette partie sont issus de publicités, de reportages et de films de fiction.

3 - Activités dirigées
Les différents exercices à concevoir ici visent à inviter les élèves à:

  1. imaginer les dialogues de films de fiction dans lesquels le son a été supprimé, afin de les inciter à produire des énoncés et à comparer les différents dialogues imaginés. Enfin, en utilisant des reportages et des sketches muets, nous pouvons convier l’élève à réaliser un commentaire.
  2. b - faire le récit ou le résumé, développer, décrire, raconter, varier le type d’écriture, tels sont les actes de discours à développer afin de faire travailler les élèves sur un récit extrait d’un support vidéo. En effet, après le visionnement d’un document, nous pouvons demander aux élèves de rédiger par exemple un résumé basé sur des variations de la longueur du récit, sur les types d’écrits (résumé neutre, appréciatif, etc.) ou bien sûr sur le ton du récit.

4 - Production libre permettant l’expression personnelle
Notre intention ici est d’entraîner les élèves à:

  1. reconstituer par écrit un récit libre, à partir d’un document vidéo: il s’agit de décrire, de caractériser des personnages ou des lieux, de situer dans le temps une action. Les supports vidéo à utiliser pour ces types d’activités peuvent être extraits de films de fiction, de reportages et de faits divers.
  2. décrire une séquence qu’ils auront choisie et expliquer leur choix: il peut s’agir tout d’abord de caractériser les lieux, les personnages, les actions, ou bien de situer un événement par rapport à un autre, ensuite, de donner son opinion et de justifier son choix. Le choix étant limité aux documents de fiction.
  3. préparer des questions sur un document vidéo pour les poser aux élèves. Les films de fiction, les reportages et les documentaires pourront servir de base pour la réalisation d’exercices tels que: caractériser, situer dans le temps et dans l’espace, interroger...

Nous venons de présenter une série d’activités qui visent tantôt l’expression orale, tantôt l’expression écrite, parfois les deux en même temps.
Les mêmes documents vidéo utilisés dans cette partie pourront solliciter de la part de l’utilisateur une interprétation plus fine de l’image: attitudes spécifiques, valeurs de la culture française, ce qui permettra une sensibilisation culturelle ainsi que le déclenchement de la parole chez l’élève.

C’est ce que nous allons développer dans la partie qui suit.

5 - Activités d’attention visuelle
Ce type d’activités tend à mettre l’élève en confiance vis-à-vis des documents vidéo. L’élève découvrira l’importance de l’image et de son contenu dans la compréhension de tel ou tel document vidéo. Pour l’aider à se rendre compte de cette importance, nous allons lui proposer des activités basées tout d’abord sur la compréhension écrite, ensuite sur d’autres exercices qui ne relèvent que de l’image seule. En outre ces documents permettent un travail lexical à travers la caractérisation de personnes, de lieux et d’actions.

6 - Compréhension de l’écrit
Le professeur annonce aux élèves qu’ils devront:

  1. mettre en rapport des listes de mots avec le contenu des images ce qui peut faciliter l’acquisition du vocabulaire. Les types de documents qui correspondent le mieux à cette activité sont la publicité, les vidéoclips, les reportages et les documentaires.
  2. repérer dans le résumé d’une séquence les erreurs, les oublis, les rajouts d’après la caractérisation des actions, et la situation dans le temps et dans l’espace.
  3. mettre en rapport les lieux et les personnages à travers une étude détaillée des situations: situation dans l’espace. Les films de fiction et les reportages peuvent être utilisés à cet effet.
  4. indiquer l’image ou la séquence qui correspond à une (ou plusieurs) reproduction(s) distribuée(s) antérieurement par le professeur. Cette activité a pour objectif d’améliorer les performances des élèves en compréhension de l’écrit à travers une caractérisation des personnes, des lieux et des actions. Les films de fiction, les reportages, les publicités peuvent eux aussi être exploités.

7 - Caractérisation des personnes, des lieux et des actions
L’enseignant demande aux apprenants de:

  1. compléter un scénario oralement ou par écrit à partir d’exercices à trous. Les films de fiction et les reportages se prêtent bien à cette activité.
  2. retrouver à partir d’un jeu de questions / réponses un objet, un personnage ou un lieu. A partir de documents vidéo (reportages, publicités, vidéoclips ou films de fiction), nous pouvons demander aux élèves de caractériser ou bien de situer dans le temps ou l’espace un personnage ou un objet quelconque.

8 - Activités d’attention visuelle et sonore
Les activités que nous avons décrites ci-dessus sont basées presque entièrement sur l’image, alors que celles qui suivent tiennent compte du verbal (le son). Pour rendre l’élève actif face à ce qu’il regarde et ce qu’il entend, nous allons choisir plusieurs démarches. Tout d’abord, montrer aux élèves que l’image aide à comprendre le message verbal et cela par le biais d’exercices de mise en relation, de répétition, de reformulation et de comparaison. Ensuite nous proposerons des activités qui consistent à chercher des informations complémentaires dans le message verbal, quand il s’agit d’un cas de complémentarité image / son. Enfin, nous pourrons proposer des activités d’association.

9 - Activités de mise en relation
Le professeur annonce aux élèves qu’ils devront, lors du visionnement du document:

  1. entourer, sur une liste qu’on leur a transmise antérieurement, les mots lus et entendus qui correspondent à des éléments vus à l’écran. Nous pouvons utiliser pour cet exercice les films documentaires.
  2. compléter un découpage au niveau de l’image ou de la bande sonore de documents comme les reportages, les documentaires.
  3. choisir parmi plusieurs dialogues celui qui correspond à la séquence que l’élève aura visionnée et qui lui est présentée sans le son: films de fiction ou sketches. Il s’agit ici de mettre en rapport des dialogues et différentes composantes de la situation de communication explicitées par l’image.
  4. retrouver le contenu des images, après avoir écouté un document (documentaire, publicité, vidéoclip), composé exclusivement de musique et de bruits. L’élève devra ici caractériser des personnes, des actions, des situations, et faire des hypothèses.

10 - Activités de comparaison
Pour faire comprendre aux élèves que l’image les aide à la compréhension d’un texte, nous allons leur proposer des exercices variés:

  1. la première partie portera uniquement sur les images (production linguistique); la deuxième partie portera sur la bande sonore (compréhension orale). Quant aux supports souhaités, il nous faudra travailler sur des films de fiction ou des documentaires dans lesquels nous supprimerons à tour de rôle l’image, puis le son.
  2. à partir d’extraits de films de fiction ou de sketches, les élèves seront amenés à analyser les différences entre plusieurs dialogues qui se caractérisent par des situations très proches.

11 - Activités de recherche d’informations complémentaires
Ici, nous invitons les élèves à découvrir dans la bande sonore des informations complémentaires, à travers des exercices d’identification, de caractérisation, et de situation dans le temps et dans l’espace. Ces exercices doivent porter sur des extraits de films documentaires et de reportages.

12 - Activités d’association
Ici, nous demanderons aux élèves de reconnaître à partir d’une liste de mots et/ou de phrases ce qui appartient à la bande sonore et ce qui appartient à la bande d’image; les apprenants auront ensuite à justifier leur choix. Nous utiliserons des documents tels que les documentaires, les reportages, les vidéoclips, les interviews, les publicités...

13 - Activités d’attention au non verbal
L’image mobile présente une richesse considérable de significations par rapport à l’image fixe (photos, dessins). Cette image qui nous livre les déplacements, les gestes, les regards et les mimiques présentés dans leurs enchaînements, ne cesse pas d’être signifiante. Du sketch muet au film de fiction et aux émissions de télévision, le non verbal, essentiel à l’apprentissage d’une langue, voit son importance varier dans de grandes proportions.
Le non verbal aide tout d’abord l’élève à repérer des manifestations qui lui seront utiles pour l’accès au sens, ensuite à repérer des signes qui ont un  sens par eux-mêmes et qui peuvent être spécifiques d’une culture, d’un groupe ou d’un pays. Enfin le non verbal permet de mieux comprendre le comportement d’autrui. Afin de mieux situer cette problématique, nous allons proposer quelques activités basées sur le non verbal.
Le non verbal devra aider l’apprenant à accéder au sens, et à identifier ce qui relève des caractéristiques culturelles dans tel ou tel pays à partir d’exercices tels que:

  1. observer et analyser les comportements non verbaux des acteurs dans un film de fiction, dans un débat ou dans une interview. Les élèves auront à caractériser les personnages afin d’être sensibilisés au rôle du non verbal.
  2. porter des indications relatives au non verbal, en se centrant sur les caractérisations des personnages, décors et situations dans un film de fiction, ou un sketch sans le son.
  3. mimer les actions des personnages dans des films de fiction ou des sketches, avec ou sans le son.

BIBLIOGRAPHIE

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- BOURRISSOUX J.-L. et PELPEL P., (1992), “Enseigner avec l’audiovisuel” Les Editions d’Organisation.
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- DIEUZEIDE Henri, (1994), “Les nouvelles technologies: Outils d’enseignement”, Editions Nathan.
- DUDA R. et JAILLET G., (1994), Vidéo im Deutschunterricht, (l’apprentissage de la langue allemande par la vidéo) VIDEOSCOP.
- EGLY Max, (1984), “Télévision Didactique - entre le kitsch et les systèmes du troisième type”, collection Médiathèque.
- FRANCOIS J. et LEMMENS H., (1992), “Enquête sur la pratique didactique de la vidéo en cours de langue”, in Les langues modernes N° 1.
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- JACQUINOT Geneviève (1976), “ Image et langage” n° 24, page 86, Larousse. (1985), “L’école devant les écrans”, les éditions ESF.
- LANCIEN Th. (1986), “Le document vidéo: techniques de classe”, Clé International. (1987), “Le petit écran à la loupe”, in Le Français dans le Monde, n° 212, Oct.; Paris.
- MALAK Youssef (1997), “L’enseignement de la langue et de la civilisation françaises au Liban: propositions d’outils pédagogiques audiovisuels pour la formation des maîtres (formation multimédia)”, thèse de doctorat, Université Nancy2, Nancy France.
- MIALARET Gaston, (1990), “La formation des enseignants”: Que sais-je N° 1703, 3ème édition, Presses Universitaires de France.
- MORIN Edgar, (1956), “Le cinéma ou l’homme imaginaire”, éditions de Minuit.
- OGER Gérard, (1990); “Regard sur l’enseignement d’une langue étrangère à des adultes”, in CAHIERS PEDAGOGIQUES - N° 284-285, Mai - Juin, Institut Franco - Scandinave).
- TUFFS R., UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES. Institut de Phonétique.- (1991), “Integrating video in business English course design at the university level” et “A student view of using the video in the language classroom”, in Rapport d’activités, n°27, novembre; Bruxelles, Institut de Phonétique.
- TUFFS R. et I. TUDOR / UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES. Institut de Phonétique.- (1990) “What the eye doesn’t see: crosscultural” in the comprehension of video.- in Rapport d’activités de l’institut de phonétique, N° 25, juin, Bruxelles, Institut de Phonétique.
- VANOYE Francice, (1985), “Expression Communication”; Armand Colin, collection U; 7° édition. (1989), Récit écrit récit filmique, Editions Nathan.
- WILCZYNSKA W., (1990), “Avez-vous vu la même chose que les Français? Stéréotypes et documents authentiques vidéo”, in Le Françaisdans le Monde, n° 236, octobre; Paris, Hachette.

 

L’utilisation des documents vidéo dans la classe de langues

Dr.Youssef Malak CRDP


Nous aborderons, dans cet article, l’utilisation de la vidéo en classe de langues et la place qu’elle occupe parmi les autres Nouvelles Technologies Educatives (NTE) telles que les enregistrements magnétiques, les diapositives, les montages sonorisés, ainsi que les transparents, les programmes informatiques et le multimédia.
Le schéma ci-dessous montre les différentes Nouvelles Technologies Educatives et les rapports qu'elles entretiennent les unes avec les autres.

Les Nouvelles technologies éducatives que nous venons de citer ci-dessus, tiennent une place privilégiée dans l’enseignement ainsi que dans la formation des adultes. Elles sont en effet particulièrement bien adaptées à notre situation: elles permettent de donner une pluridimensionnalité à notre enseignement tout en favorisant l’autonomie; elles fournissent aux enseignants et aux formateurs ainsi qu’aux apprenants une éducation permanente conforme aux nouveaux besoins. Ainsi s’explique notre souci de proposer cette étude concernant l’exploitation d’un outil pédagogique (vidéo) fondé sur les Nouvelles Technologies. Comme le dit G. JACQUINOT en parlant de l’importance de ces technologies: "Si l’on veut éviter de faire de nos élèves de futurs analphabètes en technologie, il faut que l’école et l’université introduisent, dans leur quotidien, toutes ces techniques qui seront - et sont déjà - celles de la vie de tous les jours, de tous les citoyens, de tous les travailleurs". Pour mieux répondre à la question, concernant la place de la vidéo dans l’enseignement, nous ajoutons à la citation de G. JACQUINOT, celle de G. FRIEDMANN où il parle d’une nouvelle mission des éducateurs: “La nouvelle mission des éducateurs exige qu’ils bénéficient d’une nouvelle formation; tous les futurs éducateurs, à quelque discipline qu’ils appartiennent, devraient, au cours de leur formation, apprendre l’emploi rationnel et contrôlé des techniques audio-visuelles à la fois comme moyen et comme objet d’enseignement".

سيدة امام شاشة الكمبيوتر

Au Liban, le magnétoscope, le téléviseur, le cinéma entrent dans les salles de classe, lentement mais sûrement. Il était temps: les enfants d’aujourd’hui qui voient en vidéo ou à la télévision “Astérix et Obelix” ou qui regardent un reportage sur la vie des animaux en Amazonie, s’ennuient quand l’enseignant raconte ce qui se passait à l’époque des Romains ou l’élevage de tel ou tel animal, avec, pour toute illustration, quelques reproductions et les textes du livre.
Nous nous intéressons particulièrement à la vidéo (lecture / enregistrement), car c’est le moyen le plus récent de tous les moyens audiovisuels.
Depuis l’invention de la vidéo à lecteur/enregistreur, cette technologie semble vouée à un grand avenir pédagogique dans le domaine de l’enseignement et de la formation des adultes. Les caractéristiques technologiques de ce matériel sont particulièrement intéressantes. Prenons par exemple le DVD; son mécanisme permet le ralenti, le retour en arrière ou bien encore l’arrêt sur image etc., ce qui permet un repérage facile et rapide à la fois. En outre, cet appareil se distingue par sa capacité de stockage et peut être piloté par un micro ordinateur; ainsi il jouera le rôle de documentaliste interrogeable à loisir, sans avoir à se soucier de l’emplacement physique des informations sur le support.

I - Apport du document vidéo à l’enseignement des langues
Parmi les avantages offerts par la vidéo, trois seulement ont retenu notre attention:

  • la flexibilité et la richesse d’utilisation offertes par la vidéo,
  • la variété offerte par la vidéo,
  • la relation vidéo/élève.

Nous considérons ces avantages, comme des réponses à certaines inquiétudes. En effet, certains professeurs craignent que la vidéo ne soit un outil non achevé et lourd pour un enseignement complet. Certains autres considèrent que l’élève pourrait se montrer passif devant la profusion d’images mobiles. Enfin, quelques-uns craignent que le document vidéo ne soit guetté par une monotonie qui ne favorisera pas la participation de tous les apprenants.

1 - La flexibilité et la richesse d’utilisation offertes par la vidéo
L’évolution incessante du matériel vidéo a aidé à lever les obstacles liés à l’utilisation des programmes de télévision en salle de classe. En effet, depuis l’invention de la vidéo/lecture/enregistrement, l’accès aux images mobiles s’est modifié. Tout d’abord, l’enseignement n’est plus tributaire des heures de programmation comme cela était jadis le cas (avant l’invention de la vidéo à lecteur/enregistreur) des programmes télévisés adressés aux écoles dans certains pays, tel que la Côte d’Ivoire où l’on avait créé dix-sept mille classes télévisées qui ont été fermées dans les années quatre-vingt. L’émission peut être enregistrée à n’importe quel moment, avec le système “horloge” (procédé technique); le magnétoscope peut ainsi être programmé pour enregistrer une émission. Les enseignants ne recevant pas dans leur pays la télévision de la langue enseignée peuvent dorénavant, grâce à la vidéo/cassette ou DVD, faire entrer la télévision dans leur salle de classe.
Le magnétoscope, qui rend possible le retour en arrière, l’arrêt sur l’image et le ralenti, permet de maîtriser la technologie de l’image en la sortant du flux télévisuel ou cinématographique pour la mettre au service de l’enseignement.

2 - La variété offerte par la vidéo
L’un des plus grands avantages de la vidéo est sans doute la variété des genres (films de fiction, documentaires, émissions de télévision, publicités, jeux, sports, etc.), à laquelle correspond la variété des langages et des images propres à chaque genre. La variété des situations de discours et des discours eux-mêmes ainsi que la variété des thèmes abordés est également d’une grande richesse.
Du débat télévisé à la séquence de film, les documents vidéo nous proposent toute une gamme de productions linguistiques imprégnées par une réalité culturelle. La variété de genres engendre la variété des activités et des exercices que nous pourrons réaliser en classe. Ainsi, les professeurs pourront constituer des exercices variés, basés sur les quatre aptitudes d’apprentissage (compréhension et expression orales et écrites), auxquelles nous ajoutons l’attention visuelle qui vise l’aspect culturel d’une image.

3 - La relation vidéo/élève
Nous allons répondre dans cette partie à l’inquiétude concernant une éventuelle passivité de l’élève devant l’image mobile. Sur cette question, Edgar MORIN, dans son livre “Le cinéma ou l’homme imaginaire”, confirme l’existence, quand il s’agit d’un film de fiction, d’une passivité du spectateur qui s’identifie au personnage, le spectateur étant ainsi mis en situation régressive: “... la séance de cinéma révèle des caractères para-hypnotiques (obscurité, envoûtement par l’image, relaxation “confortable”, passivité et impuissance physique)”. Cela crée en effet une situation difficile dans laquelle l’élève, livré à l’imaginaire, ne saurait prendre de distance par rapport au film pour l’analyser et travailler sur ses images. Quant à Christian METZ, il parle dans son livre “Essai sur la signification au cinéma” d’une “démarche imaginaire” qui alterne avec “un retour au réel”. De son côté, M. TARDY dans “Psychologie du spectateur de cinéma et du téléspectateur”, fait la différence entre le cinéma et la télévision en notant que le phénomène de participation devrait être beaucoup moins aigu à la télévision qu’au cinéma. En effet, quand on est chez soi en train de regarder la télévision, l’espacepublic n’est pas le même qu’au cinéma (salle obscure, projection continue, silence absolu...). Comme la télévision n’offre pas seulement des films de fiction, mais une multitude d’émissions (reportages, films documentaires, publicités, journaux télévisés, etc.), cela permet de se soustraire au flux d’images et de pousser l’élève à adopter une attitude distanciée et analytique face à l’image. Cette explication devrait rassurer ceux qui croient à la passivité de l’élève. D’ailleurs, les auteurs que nous venons de citer ci-dessus parlent de la passivité du téléspectateur quand il s’agit d’un espace-public bien précis (le cinéma par exemple) et d’un genre de films bien précis comme celui des films de fiction. Ajoutons à ceci le rôle que peut avoir le magnétoscope. Cette machine est capable de libérer un film de ses conditions de visionnement habituel: fragmenter le film en plusieurs extraits, faire un arrêt sur l’image, etc... Ainsi, le film ne sera plus présenté dans les conditions habituelles, le scénario n’aura plus un caractère attractif sur les élèves et l’histoire ne sera plus saisie comme elle peut l’être habituellement.مجموعة من الاساتذة امام شاشة كبيرة
Voici comment nous pouvons arracher l’élève à sa passivité devant l’image et accélérer le “retour au réel” dont parle Christian METZ.
Grâce à toutes les possibilités offertes par le magnétoscope (que nous avons évoquées cidessus), l’enseignant va pouvoir développer des activités en rapport avec l’image mobile (repérage, prédiction, description, transcription, anticipation, interprétation, reconstitution, comparaison...) qui vont amener l’élève à être de plus en plus actif face à ces images.
Ainsi, la question se pose en terme de savoir ce que l’élève fait des images qu’il a tendance à valoriser fortement et non ce que l’image fait de l’élève, puisque ces images seront traitées de façon à servir un objectif pédagogique. Tout d’abord, par opposition aux images que l’on trouve dans les manuels scolaires, souvent neutres, intemporelles et inesthétiques, le document vidéo décrit cidessus introduit dans la classe des images authentiques et variées avec un élément attractif: le travail sur des images qui reflètent notre propre environnement audiovisuel. C’est pourquoi le choix des ces documents et la façon de les traiter devraient tenir compte de tous les critères développés ci-dessus.
Au niveau scolaire, certaines études montrent que les élèves pensent que les moyens audiovisuels sont les mieux adaptés pour apprendre une nouvelle langue, surtout par la diversité des situations qu’ils offrent. Cette diversité se situe au niveau culturel en apportant un témoignage vivant et réel quant à la civilisation du pays de la langue enseignée.

II - Critères d’analyse et de choix des documents vidéo
سيدة داخل شاشة الكمبيوترAprès avoir démontré l’utilité des documents vidéo dans la classe de langues, il faut maintenant aider l’enseignant à choisir ces documents. Il y a, tout d’abord, ce que l’on appelle les critères spontanés, c’est à dire la durée, le format, le thème, le contenu social et le contenu linguistique. Mais ces critères ne suffisent pas à déterminer le choix d’un document vidéo. D’autres critères sont nécessaires pour effectuer ce choix si nous voulons prêter une attention suffisante aux éléments visuels et techniques et mieux les saisir, afin que le rôle d’illustration que nous pouvons attendre du film ne soit pas faussé. Nous pouvons alors vérifier la cohérence, la richesse et la facilité d’accès à des éléments non verbaux concernant le caractère des personnages, leurs intentions, leurs faits et gestes, les signaux d’engagement émotionnel. Nous pouvons également tester si tous ces éléments, dont certains sont clairs ou familiers, comme l’expression verbale, mènent bien à une interprétation générale unique, celle qui est véhiculée par le commentaire du film. Nous repérons ainsi la relation entre la parole et l’image. Donc, pour que ce choix ne soit pas hasardeux, il faudra tout d’abord analyser ces documents.

III - Les différents types d’activités à proposer
Nous allons proposer, dans cette partie, une série d’activités qui vise tantôt l’expression orale et écrite, tantôt la compréhension orale, parfois la compréhension écrite. Ces activités, basées sur des émissions variées, nécessiteront quelquefois une interprétation visuelle plus fine de l’image, ce qui nous permet d’introduire notre dernier objectif: la sensibilisation culturelle.

1- Activités d’expression orale et écrite

Nous allons commencer cette  analyse par deux citations à propos de l’image mobile. L’une est de Christian METZ, “...l’image est un excellent inducteur de comportements verbaux”. La deuxième citation “l’image seule peut être mise au service d’une pédagogie de l’expression linguistique”, est extraite d’un livre de Geneviève JACQUINOT.
Il serait donc fort regrettable d’utiliser le document vidéo comme un support audio avec un seul objectif: la compréhension orale. Grâce à des documents qui présentent une redondance entre l’image et le son, ces derniers deviennent un outil pragmatique pour l’apprentissage des langues étrangères. C’est pourquoi nous proposons des activités d’expression orale et écrite de différents types:

  • activités basées sur la formulation des hypothèses.
  • activités dirigées (soit en passant par le contenu de l’image soit au moyen de consignes données par le professeur).
  • activités libres favorisant l’expression personnelle.

2 - Formuler des hypothèses
Comment comprendre sans anticiper de la sorte? Comprendre ne consiste-t-il pas à proposer des séries d’hypothèses dont il s’agit d’établir le degré de validité en fonction de l’ensemble des connaissances maîtrisées jusqu’alors? Ainsi nous pouvons demander aux élèves:

  1. d’anticiper, d’imaginer ou de raconter la suite, la fin, les ellipses ou bien de résumer un document vidéo narratif. Le support dont nous  pouvons disposer pourrait être issu de séquences de toutes sortes de films de fiction: films de cinéma, de télévision ou bien de séries télévisuelles. Nous pouvons utiliser également certains documents narratifs comme ceux qui abordent les faits divers, les reportages. Nous devons évidemment procéder ici à des modifications des documents au niveau technique, par exemple couper la fin. Quant à l’objectif pédagogique recherché ici, il concerne tout d’abord l’expression orale, puis la compréhension orale des documents, nécessaire au déroulement de l’activité.
  2. de mettre en image une bande son, après avoir réalisé un découpage succinct (lieux, objets, personnages, actions, etc.) correspondant à ce qu’ils ont entendu; les élèves auront à comparer ensuite les différentes solutions proposées par l’ensemble de la classe, ceci afin de les sensibiliser à l’expression écrite et orale. Les documents vidéo à utiliser dans cette partie sont issus de publicités, de reportages et de films de fiction.

3 - Activités dirigées
Les différents exercices à concevoir ici visent à inviter les élèves à:

  1. imaginer les dialogues de films de fiction dans lesquels le son a été supprimé, afin de les inciter à produire des énoncés et à comparer les différents dialogues imaginés. Enfin, en utilisant des reportages et des sketches muets, nous pouvons convier l’élève à réaliser un commentaire.
  2. b - faire le récit ou le résumé, développer, décrire, raconter, varier le type d’écriture, tels sont les actes de discours à développer afin de faire travailler les élèves sur un récit extrait d’un support vidéo. En effet, après le visionnement d’un document, nous pouvons demander aux élèves de rédiger par exemple un résumé basé sur des variations de la longueur du récit, sur les types d’écrits (résumé neutre, appréciatif, etc.) ou bien sûr sur le ton du récit.

4 - Production libre permettant l’expression personnelle
Notre intention ici est d’entraîner les élèves à:

  1. reconstituer par écrit un récit libre, à partir d’un document vidéo: il s’agit de décrire, de caractériser des personnages ou des lieux, de situer dans le temps une action. Les supports vidéo à utiliser pour ces types d’activités peuvent être extraits de films de fiction, de reportages et de faits divers.
  2. décrire une séquence qu’ils auront choisie et expliquer leur choix: il peut s’agir tout d’abord de caractériser les lieux, les personnages, les actions, ou bien de situer un événement par rapport à un autre, ensuite, de donner son opinion et de justifier son choix. Le choix étant limité aux documents de fiction.
  3. préparer des questions sur un document vidéo pour les poser aux élèves. Les films de fiction, les reportages et les documentaires pourront servir de base pour la réalisation d’exercices tels que: caractériser, situer dans le temps et dans l’espace, interroger...

Nous venons de présenter une série d’activités qui visent tantôt l’expression orale, tantôt l’expression écrite, parfois les deux en même temps.
Les mêmes documents vidéo utilisés dans cette partie pourront solliciter de la part de l’utilisateur une interprétation plus fine de l’image: attitudes spécifiques, valeurs de la culture française, ce qui permettra une sensibilisation culturelle ainsi que le déclenchement de la parole chez l’élève.

C’est ce que nous allons développer dans la partie qui suit.

5 - Activités d’attention visuelle
Ce type d’activités tend à mettre l’élève en confiance vis-à-vis des documents vidéo. L’élève découvrira l’importance de l’image et de son contenu dans la compréhension de tel ou tel document vidéo. Pour l’aider à se rendre compte de cette importance, nous allons lui proposer des activités basées tout d’abord sur la compréhension écrite, ensuite sur d’autres exercices qui ne relèvent que de l’image seule. En outre ces documents permettent un travail lexical à travers la caractérisation de personnes, de lieux et d’actions.

6 - Compréhension de l’écrit
Le professeur annonce aux élèves qu’ils devront:

  1. mettre en rapport des listes de mots avec le contenu des images ce qui peut faciliter l’acquisition du vocabulaire. Les types de documents qui correspondent le mieux à cette activité sont la publicité, les vidéoclips, les reportages et les documentaires.
  2. repérer dans le résumé d’une séquence les erreurs, les oublis, les rajouts d’après la caractérisation des actions, et la situation dans le temps et dans l’espace.
  3. mettre en rapport les lieux et les personnages à travers une étude détaillée des situations: situation dans l’espace. Les films de fiction et les reportages peuvent être utilisés à cet effet.
  4. indiquer l’image ou la séquence qui correspond à une (ou plusieurs) reproduction(s) distribuée(s) antérieurement par le professeur. Cette activité a pour objectif d’améliorer les performances des élèves en compréhension de l’écrit à travers une caractérisation des personnes, des lieux et des actions. Les films de fiction, les reportages, les publicités peuvent eux aussi être exploités.

7 - Caractérisation des personnes, des lieux et des actions
L’enseignant demande aux apprenants de:

  1. compléter un scénario oralement ou par écrit à partir d’exercices à trous. Les films de fiction et les reportages se prêtent bien à cette activité.
  2. retrouver à partir d’un jeu de questions / réponses un objet, un personnage ou un lieu. A partir de documents vidéo (reportages, publicités, vidéoclips ou films de fiction), nous pouvons demander aux élèves de caractériser ou bien de situer dans le temps ou l’espace un personnage ou un objet quelconque.

8 - Activités d’attention visuelle et sonore
Les activités que nous avons décrites ci-dessus sont basées presque entièrement sur l’image, alors que celles qui suivent tiennent compte du verbal (le son). Pour rendre l’élève actif face à ce qu’il regarde et ce qu’il entend, nous allons choisir plusieurs démarches. Tout d’abord, montrer aux élèves que l’image aide à comprendre le message verbal et cela par le biais d’exercices de mise en relation, de répétition, de reformulation et de comparaison. Ensuite nous proposerons des activités qui consistent à chercher des informations complémentaires dans le message verbal, quand il s’agit d’un cas de complémentarité image / son. Enfin, nous pourrons proposer des activités d’association.

9 - Activités de mise en relation
Le professeur annonce aux élèves qu’ils devront, lors du visionnement du document:

  1. entourer, sur une liste qu’on leur a transmise antérieurement, les mots lus et entendus qui correspondent à des éléments vus à l’écran. Nous pouvons utiliser pour cet exercice les films documentaires.
  2. compléter un découpage au niveau de l’image ou de la bande sonore de documents comme les reportages, les documentaires.
  3. choisir parmi plusieurs dialogues celui qui correspond à la séquence que l’élève aura visionnée et qui lui est présentée sans le son: films de fiction ou sketches. Il s’agit ici de mettre en rapport des dialogues et différentes composantes de la situation de communication explicitées par l’image.
  4. retrouver le contenu des images, après avoir écouté un document (documentaire, publicité, vidéoclip), composé exclusivement de musique et de bruits. L’élève devra ici caractériser des personnes, des actions, des situations, et faire des hypothèses.

10 - Activités de comparaison
Pour faire comprendre aux élèves que l’image les aide à la compréhension d’un texte, nous allons leur proposer des exercices variés:

  1. la première partie portera uniquement sur les images (production linguistique); la deuxième partie portera sur la bande sonore (compréhension orale). Quant aux supports souhaités, il nous faudra travailler sur des films de fiction ou des documentaires dans lesquels nous supprimerons à tour de rôle l’image, puis le son.
  2. à partir d’extraits de films de fiction ou de sketches, les élèves seront amenés à analyser les différences entre plusieurs dialogues qui se caractérisent par des situations très proches.

11 - Activités de recherche d’informations complémentaires
Ici, nous invitons les élèves à découvrir dans la bande sonore des informations complémentaires, à travers des exercices d’identification, de caractérisation, et de situation dans le temps et dans l’espace. Ces exercices doivent porter sur des extraits de films documentaires et de reportages.

12 - Activités d’association
Ici, nous demanderons aux élèves de reconnaître à partir d’une liste de mots et/ou de phrases ce qui appartient à la bande sonore et ce qui appartient à la bande d’image; les apprenants auront ensuite à justifier leur choix. Nous utiliserons des documents tels que les documentaires, les reportages, les vidéoclips, les interviews, les publicités...

13 - Activités d’attention au non verbal
L’image mobile présente une richesse considérable de significations par rapport à l’image fixe (photos, dessins). Cette image qui nous livre les déplacements, les gestes, les regards et les mimiques présentés dans leurs enchaînements, ne cesse pas d’être signifiante. Du sketch muet au film de fiction et aux émissions de télévision, le non verbal, essentiel à l’apprentissage d’une langue, voit son importance varier dans de grandes proportions.
Le non verbal aide tout d’abord l’élève à repérer des manifestations qui lui seront utiles pour l’accès au sens, ensuite à repérer des signes qui ont un  sens par eux-mêmes et qui peuvent être spécifiques d’une culture, d’un groupe ou d’un pays. Enfin le non verbal permet de mieux comprendre le comportement d’autrui. Afin de mieux situer cette problématique, nous allons proposer quelques activités basées sur le non verbal.
Le non verbal devra aider l’apprenant à accéder au sens, et à identifier ce qui relève des caractéristiques culturelles dans tel ou tel pays à partir d’exercices tels que:

  1. observer et analyser les comportements non verbaux des acteurs dans un film de fiction, dans un débat ou dans une interview. Les élèves auront à caractériser les personnages afin d’être sensibilisés au rôle du non verbal.
  2. porter des indications relatives au non verbal, en se centrant sur les caractérisations des personnages, décors et situations dans un film de fiction, ou un sketch sans le son.
  3. mimer les actions des personnages dans des films de fiction ou des sketches, avec ou sans le son.

BIBLIOGRAPHIE

- BELLI François (professeur d’italien au lycée Cézanne), (1990), “La vidéo, un outil pour les langues”, in CAHIERS PEDAGOGIQUES - N° 284-285, Mai - Juin.
- BOURRISSOUX J.-L. et PELPEL P., (1992), “Enseigner avec l’audiovisuel” Les Editions d’Organisation.
- COMPTE Carmen, (1991), “Où en est le vidéodisque de langue?” Collection MEDIA FLE; Paris, B.E.L.C. (1993), La vidéo en classe de langue; “autoformation”, une collection dirigée par Sophie MOIRAND, professeur à l’Université de la Sorbonne Nouvelle, Hachette, série F.
- DIEUZEIDE Henri, (1994), “Les nouvelles technologies: Outils d’enseignement”, Editions Nathan.
- DUDA R. et JAILLET G., (1994), Vidéo im Deutschunterricht, (l’apprentissage de la langue allemande par la vidéo) VIDEOSCOP.
- EGLY Max, (1984), “Télévision Didactique - entre le kitsch et les systèmes du troisième type”, collection Médiathèque.
- FRANCOIS J. et LEMMENS H., (1992), “Enquête sur la pratique didactique de la vidéo en cours de langue”, in Les langues modernes N° 1.
- GREMMO M.J. et HOLEC H. (1990), “La compréhension orale: un processus et un comportement”, in Le français dans le monde, EDICEF.
- JACQUINOT Geneviève (1976), “ Image et langage” n° 24, page 86, Larousse. (1985), “L’école devant les écrans”, les éditions ESF.
- LANCIEN Th. (1986), “Le document vidéo: techniques de classe”, Clé International. (1987), “Le petit écran à la loupe”, in Le Français dans le Monde, n° 212, Oct.; Paris.
- MALAK Youssef (1997), “L’enseignement de la langue et de la civilisation françaises au Liban: propositions d’outils pédagogiques audiovisuels pour la formation des maîtres (formation multimédia)”, thèse de doctorat, Université Nancy2, Nancy France.
- MIALARET Gaston, (1990), “La formation des enseignants”: Que sais-je N° 1703, 3ème édition, Presses Universitaires de France.
- MORIN Edgar, (1956), “Le cinéma ou l’homme imaginaire”, éditions de Minuit.
- OGER Gérard, (1990); “Regard sur l’enseignement d’une langue étrangère à des adultes”, in CAHIERS PEDAGOGIQUES - N° 284-285, Mai - Juin, Institut Franco - Scandinave).
- TUFFS R., UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES. Institut de Phonétique.- (1991), “Integrating video in business English course design at the university level” et “A student view of using the video in the language classroom”, in Rapport d’activités, n°27, novembre; Bruxelles, Institut de Phonétique.
- TUFFS R. et I. TUDOR / UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES. Institut de Phonétique.- (1990) “What the eye doesn’t see: crosscultural” in the comprehension of video.- in Rapport d’activités de l’institut de phonétique, N° 25, juin, Bruxelles, Institut de Phonétique.
- VANOYE Francice, (1985), “Expression Communication”; Armand Colin, collection U; 7° édition. (1989), Récit écrit récit filmique, Editions Nathan.
- WILCZYNSKA W., (1990), “Avez-vous vu la même chose que les Français? Stéréotypes et documents authentiques vidéo”, in Le Françaisdans le Monde, n° 236, octobre; Paris, Hachette.

 

L’utilisation des documents vidéo dans la classe de langues

Dr.Youssef Malak CRDP


Nous aborderons, dans cet article, l’utilisation de la vidéo en classe de langues et la place qu’elle occupe parmi les autres Nouvelles Technologies Educatives (NTE) telles que les enregistrements magnétiques, les diapositives, les montages sonorisés, ainsi que les transparents, les programmes informatiques et le multimédia.
Le schéma ci-dessous montre les différentes Nouvelles Technologies Educatives et les rapports qu'elles entretiennent les unes avec les autres.

Les Nouvelles technologies éducatives que nous venons de citer ci-dessus, tiennent une place privilégiée dans l’enseignement ainsi que dans la formation des adultes. Elles sont en effet particulièrement bien adaptées à notre situation: elles permettent de donner une pluridimensionnalité à notre enseignement tout en favorisant l’autonomie; elles fournissent aux enseignants et aux formateurs ainsi qu’aux apprenants une éducation permanente conforme aux nouveaux besoins. Ainsi s’explique notre souci de proposer cette étude concernant l’exploitation d’un outil pédagogique (vidéo) fondé sur les Nouvelles Technologies. Comme le dit G. JACQUINOT en parlant de l’importance de ces technologies: "Si l’on veut éviter de faire de nos élèves de futurs analphabètes en technologie, il faut que l’école et l’université introduisent, dans leur quotidien, toutes ces techniques qui seront - et sont déjà - celles de la vie de tous les jours, de tous les citoyens, de tous les travailleurs". Pour mieux répondre à la question, concernant la place de la vidéo dans l’enseignement, nous ajoutons à la citation de G. JACQUINOT, celle de G. FRIEDMANN où il parle d’une nouvelle mission des éducateurs: “La nouvelle mission des éducateurs exige qu’ils bénéficient d’une nouvelle formation; tous les futurs éducateurs, à quelque discipline qu’ils appartiennent, devraient, au cours de leur formation, apprendre l’emploi rationnel et contrôlé des techniques audio-visuelles à la fois comme moyen et comme objet d’enseignement".

سيدة امام شاشة الكمبيوتر

Au Liban, le magnétoscope, le téléviseur, le cinéma entrent dans les salles de classe, lentement mais sûrement. Il était temps: les enfants d’aujourd’hui qui voient en vidéo ou à la télévision “Astérix et Obelix” ou qui regardent un reportage sur la vie des animaux en Amazonie, s’ennuient quand l’enseignant raconte ce qui se passait à l’époque des Romains ou l’élevage de tel ou tel animal, avec, pour toute illustration, quelques reproductions et les textes du livre.
Nous nous intéressons particulièrement à la vidéo (lecture / enregistrement), car c’est le moyen le plus récent de tous les moyens audiovisuels.
Depuis l’invention de la vidéo à lecteur/enregistreur, cette technologie semble vouée à un grand avenir pédagogique dans le domaine de l’enseignement et de la formation des adultes. Les caractéristiques technologiques de ce matériel sont particulièrement intéressantes. Prenons par exemple le DVD; son mécanisme permet le ralenti, le retour en arrière ou bien encore l’arrêt sur image etc., ce qui permet un repérage facile et rapide à la fois. En outre, cet appareil se distingue par sa capacité de stockage et peut être piloté par un micro ordinateur; ainsi il jouera le rôle de documentaliste interrogeable à loisir, sans avoir à se soucier de l’emplacement physique des informations sur le support.

I - Apport du document vidéo à l’enseignement des langues
Parmi les avantages offerts par la vidéo, trois seulement ont retenu notre attention:

  • la flexibilité et la richesse d’utilisation offertes par la vidéo,
  • la variété offerte par la vidéo,
  • la relation vidéo/élève.

Nous considérons ces avantages, comme des réponses à certaines inquiétudes. En effet, certains professeurs craignent que la vidéo ne soit un outil non achevé et lourd pour un enseignement complet. Certains autres considèrent que l’élève pourrait se montrer passif devant la profusion d’images mobiles. Enfin, quelques-uns craignent que le document vidéo ne soit guetté par une monotonie qui ne favorisera pas la participation de tous les apprenants.

1 - La flexibilité et la richesse d’utilisation offertes par la vidéo
L’évolution incessante du matériel vidéo a aidé à lever les obstacles liés à l’utilisation des programmes de télévision en salle de classe. En effet, depuis l’invention de la vidéo/lecture/enregistrement, l’accès aux images mobiles s’est modifié. Tout d’abord, l’enseignement n’est plus tributaire des heures de programmation comme cela était jadis le cas (avant l’invention de la vidéo à lecteur/enregistreur) des programmes télévisés adressés aux écoles dans certains pays, tel que la Côte d’Ivoire où l’on avait créé dix-sept mille classes télévisées qui ont été fermées dans les années quatre-vingt. L’émission peut être enregistrée à n’importe quel moment, avec le système “horloge” (procédé technique); le magnétoscope peut ainsi être programmé pour enregistrer une émission. Les enseignants ne recevant pas dans leur pays la télévision de la langue enseignée peuvent dorénavant, grâce à la vidéo/cassette ou DVD, faire entrer la télévision dans leur salle de classe.
Le magnétoscope, qui rend possible le retour en arrière, l’arrêt sur l’image et le ralenti, permet de maîtriser la technologie de l’image en la sortant du flux télévisuel ou cinématographique pour la mettre au service de l’enseignement.

2 - La variété offerte par la vidéo
L’un des plus grands avantages de la vidéo est sans doute la variété des genres (films de fiction, documentaires, émissions de télévision, publicités, jeux, sports, etc.), à laquelle correspond la variété des langages et des images propres à chaque genre. La variété des situations de discours et des discours eux-mêmes ainsi que la variété des thèmes abordés est également d’une grande richesse.
Du débat télévisé à la séquence de film, les documents vidéo nous proposent toute une gamme de productions linguistiques imprégnées par une réalité culturelle. La variété de genres engendre la variété des activités et des exercices que nous pourrons réaliser en classe. Ainsi, les professeurs pourront constituer des exercices variés, basés sur les quatre aptitudes d’apprentissage (compréhension et expression orales et écrites), auxquelles nous ajoutons l’attention visuelle qui vise l’aspect culturel d’une image.

3 - La relation vidéo/élève
Nous allons répondre dans cette partie à l’inquiétude concernant une éventuelle passivité de l’élève devant l’image mobile. Sur cette question, Edgar MORIN, dans son livre “Le cinéma ou l’homme imaginaire”, confirme l’existence, quand il s’agit d’un film de fiction, d’une passivité du spectateur qui s’identifie au personnage, le spectateur étant ainsi mis en situation régressive: “... la séance de cinéma révèle des caractères para-hypnotiques (obscurité, envoûtement par l’image, relaxation “confortable”, passivité et impuissance physique)”. Cela crée en effet une situation difficile dans laquelle l’élève, livré à l’imaginaire, ne saurait prendre de distance par rapport au film pour l’analyser et travailler sur ses images. Quant à Christian METZ, il parle dans son livre “Essai sur la signification au cinéma” d’une “démarche imaginaire” qui alterne avec “un retour au réel”. De son côté, M. TARDY dans “Psychologie du spectateur de cinéma et du téléspectateur”, fait la différence entre le cinéma et la télévision en notant que le phénomène de participation devrait être beaucoup moins aigu à la télévision qu’au cinéma. En effet, quand on est chez soi en train de regarder la télévision, l’espacepublic n’est pas le même qu’au cinéma (salle obscure, projection continue, silence absolu...). Comme la télévision n’offre pas seulement des films de fiction, mais une multitude d’émissions (reportages, films documentaires, publicités, journaux télévisés, etc.), cela permet de se soustraire au flux d’images et de pousser l’élève à adopter une attitude distanciée et analytique face à l’image. Cette explication devrait rassurer ceux qui croient à la passivité de l’élève. D’ailleurs, les auteurs que nous venons de citer ci-dessus parlent de la passivité du téléspectateur quand il s’agit d’un espace-public bien précis (le cinéma par exemple) et d’un genre de films bien précis comme celui des films de fiction. Ajoutons à ceci le rôle que peut avoir le magnétoscope. Cette machine est capable de libérer un film de ses conditions de visionnement habituel: fragmenter le film en plusieurs extraits, faire un arrêt sur l’image, etc... Ainsi, le film ne sera plus présenté dans les conditions habituelles, le scénario n’aura plus un caractère attractif sur les élèves et l’histoire ne sera plus saisie comme elle peut l’être habituellement.مجموعة من الاساتذة امام شاشة كبيرة
Voici comment nous pouvons arracher l’élève à sa passivité devant l’image et accélérer le “retour au réel” dont parle Christian METZ.
Grâce à toutes les possibilités offertes par le magnétoscope (que nous avons évoquées cidessus), l’enseignant va pouvoir développer des activités en rapport avec l’image mobile (repérage, prédiction, description, transcription, anticipation, interprétation, reconstitution, comparaison...) qui vont amener l’élève à être de plus en plus actif face à ces images.
Ainsi, la question se pose en terme de savoir ce que l’élève fait des images qu’il a tendance à valoriser fortement et non ce que l’image fait de l’élève, puisque ces images seront traitées de façon à servir un objectif pédagogique. Tout d’abord, par opposition aux images que l’on trouve dans les manuels scolaires, souvent neutres, intemporelles et inesthétiques, le document vidéo décrit cidessus introduit dans la classe des images authentiques et variées avec un élément attractif: le travail sur des images qui reflètent notre propre environnement audiovisuel. C’est pourquoi le choix des ces documents et la façon de les traiter devraient tenir compte de tous les critères développés ci-dessus.
Au niveau scolaire, certaines études montrent que les élèves pensent que les moyens audiovisuels sont les mieux adaptés pour apprendre une nouvelle langue, surtout par la diversité des situations qu’ils offrent. Cette diversité se situe au niveau culturel en apportant un témoignage vivant et réel quant à la civilisation du pays de la langue enseignée.

II - Critères d’analyse et de choix des documents vidéo
سيدة داخل شاشة الكمبيوترAprès avoir démontré l’utilité des documents vidéo dans la classe de langues, il faut maintenant aider l’enseignant à choisir ces documents. Il y a, tout d’abord, ce que l’on appelle les critères spontanés, c’est à dire la durée, le format, le thème, le contenu social et le contenu linguistique. Mais ces critères ne suffisent pas à déterminer le choix d’un document vidéo. D’autres critères sont nécessaires pour effectuer ce choix si nous voulons prêter une attention suffisante aux éléments visuels et techniques et mieux les saisir, afin que le rôle d’illustration que nous pouvons attendre du film ne soit pas faussé. Nous pouvons alors vérifier la cohérence, la richesse et la facilité d’accès à des éléments non verbaux concernant le caractère des personnages, leurs intentions, leurs faits et gestes, les signaux d’engagement émotionnel. Nous pouvons également tester si tous ces éléments, dont certains sont clairs ou familiers, comme l’expression verbale, mènent bien à une interprétation générale unique, celle qui est véhiculée par le commentaire du film. Nous repérons ainsi la relation entre la parole et l’image. Donc, pour que ce choix ne soit pas hasardeux, il faudra tout d’abord analyser ces documents.

III - Les différents types d’activités à proposer
Nous allons proposer, dans cette partie, une série d’activités qui vise tantôt l’expression orale et écrite, tantôt la compréhension orale, parfois la compréhension écrite. Ces activités, basées sur des émissions variées, nécessiteront quelquefois une interprétation visuelle plus fine de l’image, ce qui nous permet d’introduire notre dernier objectif: la sensibilisation culturelle.

1- Activités d’expression orale et écrite

Nous allons commencer cette  analyse par deux citations à propos de l’image mobile. L’une est de Christian METZ, “...l’image est un excellent inducteur de comportements verbaux”. La deuxième citation “l’image seule peut être mise au service d’une pédagogie de l’expression linguistique”, est extraite d’un livre de Geneviève JACQUINOT.
Il serait donc fort regrettable d’utiliser le document vidéo comme un support audio avec un seul objectif: la compréhension orale. Grâce à des documents qui présentent une redondance entre l’image et le son, ces derniers deviennent un outil pragmatique pour l’apprentissage des langues étrangères. C’est pourquoi nous proposons des activités d’expression orale et écrite de différents types:

  • activités basées sur la formulation des hypothèses.
  • activités dirigées (soit en passant par le contenu de l’image soit au moyen de consignes données par le professeur).
  • activités libres favorisant l’expression personnelle.

2 - Formuler des hypothèses
Comment comprendre sans anticiper de la sorte? Comprendre ne consiste-t-il pas à proposer des séries d’hypothèses dont il s’agit d’établir le degré de validité en fonction de l’ensemble des connaissances maîtrisées jusqu’alors? Ainsi nous pouvons demander aux élèves:

  1. d’anticiper, d’imaginer ou de raconter la suite, la fin, les ellipses ou bien de résumer un document vidéo narratif. Le support dont nous  pouvons disposer pourrait être issu de séquences de toutes sortes de films de fiction: films de cinéma, de télévision ou bien de séries télévisuelles. Nous pouvons utiliser également certains documents narratifs comme ceux qui abordent les faits divers, les reportages. Nous devons évidemment procéder ici à des modifications des documents au niveau technique, par exemple couper la fin. Quant à l’objectif pédagogique recherché ici, il concerne tout d’abord l’expression orale, puis la compréhension orale des documents, nécessaire au déroulement de l’activité.
  2. de mettre en image une bande son, après avoir réalisé un découpage succinct (lieux, objets, personnages, actions, etc.) correspondant à ce qu’ils ont entendu; les élèves auront à comparer ensuite les différentes solutions proposées par l’ensemble de la classe, ceci afin de les sensibiliser à l’expression écrite et orale. Les documents vidéo à utiliser dans cette partie sont issus de publicités, de reportages et de films de fiction.

3 - Activités dirigées
Les différents exercices à concevoir ici visent à inviter les élèves à:

  1. imaginer les dialogues de films de fiction dans lesquels le son a été supprimé, afin de les inciter à produire des énoncés et à comparer les différents dialogues imaginés. Enfin, en utilisant des reportages et des sketches muets, nous pouvons convier l’élève à réaliser un commentaire.
  2. b - faire le récit ou le résumé, développer, décrire, raconter, varier le type d’écriture, tels sont les actes de discours à développer afin de faire travailler les élèves sur un récit extrait d’un support vidéo. En effet, après le visionnement d’un document, nous pouvons demander aux élèves de rédiger par exemple un résumé basé sur des variations de la longueur du récit, sur les types d’écrits (résumé neutre, appréciatif, etc.) ou bien sûr sur le ton du récit.

4 - Production libre permettant l’expression personnelle
Notre intention ici est d’entraîner les élèves à:

  1. reconstituer par écrit un récit libre, à partir d’un document vidéo: il s’agit de décrire, de caractériser des personnages ou des lieux, de situer dans le temps une action. Les supports vidéo à utiliser pour ces types d’activités peuvent être extraits de films de fiction, de reportages et de faits divers.
  2. décrire une séquence qu’ils auront choisie et expliquer leur choix: il peut s’agir tout d’abord de caractériser les lieux, les personnages, les actions, ou bien de situer un événement par rapport à un autre, ensuite, de donner son opinion et de justifier son choix. Le choix étant limité aux documents de fiction.
  3. préparer des questions sur un document vidéo pour les poser aux élèves. Les films de fiction, les reportages et les documentaires pourront servir de base pour la réalisation d’exercices tels que: caractériser, situer dans le temps et dans l’espace, interroger...

Nous venons de présenter une série d’activités qui visent tantôt l’expression orale, tantôt l’expression écrite, parfois les deux en même temps.
Les mêmes documents vidéo utilisés dans cette partie pourront solliciter de la part de l’utilisateur une interprétation plus fine de l’image: attitudes spécifiques, valeurs de la culture française, ce qui permettra une sensibilisation culturelle ainsi que le déclenchement de la parole chez l’élève.

C’est ce que nous allons développer dans la partie qui suit.

5 - Activités d’attention visuelle
Ce type d’activités tend à mettre l’élève en confiance vis-à-vis des documents vidéo. L’élève découvrira l’importance de l’image et de son contenu dans la compréhension de tel ou tel document vidéo. Pour l’aider à se rendre compte de cette importance, nous allons lui proposer des activités basées tout d’abord sur la compréhension écrite, ensuite sur d’autres exercices qui ne relèvent que de l’image seule. En outre ces documents permettent un travail lexical à travers la caractérisation de personnes, de lieux et d’actions.

6 - Compréhension de l’écrit
Le professeur annonce aux élèves qu’ils devront:

  1. mettre en rapport des listes de mots avec le contenu des images ce qui peut faciliter l’acquisition du vocabulaire. Les types de documents qui correspondent le mieux à cette activité sont la publicité, les vidéoclips, les reportages et les documentaires.
  2. repérer dans le résumé d’une séquence les erreurs, les oublis, les rajouts d’après la caractérisation des actions, et la situation dans le temps et dans l’espace.
  3. mettre en rapport les lieux et les personnages à travers une étude détaillée des situations: situation dans l’espace. Les films de fiction et les reportages peuvent être utilisés à cet effet.
  4. indiquer l’image ou la séquence qui correspond à une (ou plusieurs) reproduction(s) distribuée(s) antérieurement par le professeur. Cette activité a pour objectif d’améliorer les performances des élèves en compréhension de l’écrit à travers une caractérisation des personnes, des lieux et des actions. Les films de fiction, les reportages, les publicités peuvent eux aussi être exploités.

7 - Caractérisation des personnes, des lieux et des actions
L’enseignant demande aux apprenants de:

  1. compléter un scénario oralement ou par écrit à partir d’exercices à trous. Les films de fiction et les reportages se prêtent bien à cette activité.
  2. retrouver à partir d’un jeu de questions / réponses un objet, un personnage ou un lieu. A partir de documents vidéo (reportages, publicités, vidéoclips ou films de fiction), nous pouvons demander aux élèves de caractériser ou bien de situer dans le temps ou l’espace un personnage ou un objet quelconque.

8 - Activités d’attention visuelle et sonore
Les activités que nous avons décrites ci-dessus sont basées presque entièrement sur l’image, alors que celles qui suivent tiennent compte du verbal (le son). Pour rendre l’élève actif face à ce qu’il regarde et ce qu’il entend, nous allons choisir plusieurs démarches. Tout d’abord, montrer aux élèves que l’image aide à comprendre le message verbal et cela par le biais d’exercices de mise en relation, de répétition, de reformulation et de comparaison. Ensuite nous proposerons des activités qui consistent à chercher des informations complémentaires dans le message verbal, quand il s’agit d’un cas de complémentarité image / son. Enfin, nous pourrons proposer des activités d’association.

9 - Activités de mise en relation
Le professeur annonce aux élèves qu’ils devront, lors du visionnement du document:

  1. entourer, sur une liste qu’on leur a transmise antérieurement, les mots lus et entendus qui correspondent à des éléments vus à l’écran. Nous pouvons utiliser pour cet exercice les films documentaires.
  2. compléter un découpage au niveau de l’image ou de la bande sonore de documents comme les reportages, les documentaires.
  3. choisir parmi plusieurs dialogues celui qui correspond à la séquence que l’élève aura visionnée et qui lui est présentée sans le son: films de fiction ou sketches. Il s’agit ici de mettre en rapport des dialogues et différentes composantes de la situation de communication explicitées par l’image.
  4. retrouver le contenu des images, après avoir écouté un document (documentaire, publicité, vidéoclip), composé exclusivement de musique et de bruits. L’élève devra ici caractériser des personnes, des actions, des situations, et faire des hypothèses.

10 - Activités de comparaison
Pour faire comprendre aux élèves que l’image les aide à la compréhension d’un texte, nous allons leur proposer des exercices variés:

  1. la première partie portera uniquement sur les images (production linguistique); la deuxième partie portera sur la bande sonore (compréhension orale). Quant aux supports souhaités, il nous faudra travailler sur des films de fiction ou des documentaires dans lesquels nous supprimerons à tour de rôle l’image, puis le son.
  2. à partir d’extraits de films de fiction ou de sketches, les élèves seront amenés à analyser les différences entre plusieurs dialogues qui se caractérisent par des situations très proches.

11 - Activités de recherche d’informations complémentaires
Ici, nous invitons les élèves à découvrir dans la bande sonore des informations complémentaires, à travers des exercices d’identification, de caractérisation, et de situation dans le temps et dans l’espace. Ces exercices doivent porter sur des extraits de films documentaires et de reportages.

12 - Activités d’association
Ici, nous demanderons aux élèves de reconnaître à partir d’une liste de mots et/ou de phrases ce qui appartient à la bande sonore et ce qui appartient à la bande d’image; les apprenants auront ensuite à justifier leur choix. Nous utiliserons des documents tels que les documentaires, les reportages, les vidéoclips, les interviews, les publicités...

13 - Activités d’attention au non verbal
L’image mobile présente une richesse considérable de significations par rapport à l’image fixe (photos, dessins). Cette image qui nous livre les déplacements, les gestes, les regards et les mimiques présentés dans leurs enchaînements, ne cesse pas d’être signifiante. Du sketch muet au film de fiction et aux émissions de télévision, le non verbal, essentiel à l’apprentissage d’une langue, voit son importance varier dans de grandes proportions.
Le non verbal aide tout d’abord l’élève à repérer des manifestations qui lui seront utiles pour l’accès au sens, ensuite à repérer des signes qui ont un  sens par eux-mêmes et qui peuvent être spécifiques d’une culture, d’un groupe ou d’un pays. Enfin le non verbal permet de mieux comprendre le comportement d’autrui. Afin de mieux situer cette problématique, nous allons proposer quelques activités basées sur le non verbal.
Le non verbal devra aider l’apprenant à accéder au sens, et à identifier ce qui relève des caractéristiques culturelles dans tel ou tel pays à partir d’exercices tels que:

  1. observer et analyser les comportements non verbaux des acteurs dans un film de fiction, dans un débat ou dans une interview. Les élèves auront à caractériser les personnages afin d’être sensibilisés au rôle du non verbal.
  2. porter des indications relatives au non verbal, en se centrant sur les caractérisations des personnages, décors et situations dans un film de fiction, ou un sketch sans le son.
  3. mimer les actions des personnages dans des films de fiction ou des sketches, avec ou sans le son.

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