Le mode d’exploitation de l’évaluation

Les uns, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, se piquent de pédagogie, les autres, dénoncent l’énormité de leur tâche d’enseignant.
D’un côté, les professeurs supportent à longueur d’année des élèves démotivés, courbés sous la lourdeur de leur cartable. De l’autre, les parents vivent la hantise du redoublement, convaincus que l’échec scolaire conduit droit à l’échec social. Condorcet, l’encyclopédiste, disait pourtant que l’école devait instruire tout le monde. Il est temps donc de rechercher un équilibre et de tout remettre en cause pour redonner à l’institution scolaire son rôle
d’instruction.
L’école a un défi à relever. Savoir vient de “saveur”, c’est d’abord faire plaisir. Donc les élèves  ont besoin de s’intéresser à ce qu’ils apprennent.
En effet nous constatons que le nombre d’élèves en difficulté augmente et le retard se manifeste par des lacunes importantes dans les compétences de base. Il s’agit souvent d’un retard accumulé que l’élève a du mal à rattraper et que le professeur, hanté par un lourd programme, a du mal à combler.
L’enjeu étant de taille, que peut-on faire alors pour aider l’élève? Quels dispositifs mettre en place pour la prévention de l’échec? Quels dispositifs d’observation envisager en vue de prendre des décisions telles que remédiation, aide, orientation? Comment corriger les inégalités?
L’évaluation est la réponse évidente, mais quelle évaluation? Entendons-nous tout d’abord sur la définition de ce terme. L’évaluation doit d’abord se définir par ce qu’elle n’est pas, à savoir l’attribution d’une note, un examen, un contrôle, un classement… devant lesquels l’élève panique.
Il importe donc, pour garder à l’évaluation sa spécificité et son caractère formateur ainsi que son objectif final, qui n’est autre que la remédiation, de renoncer aux normes liées au système traditionnel de l’enseignement sans toutefois exclure les contrôles et les examens qui restent une forme d’évaluation, mais pas le seul outil d’évaluation. Evaluer, c’est repérer les difficultés des élèves pour intervenir, pour jauger les acquis préalables à l’entrée dans un cycle d’apprentissage.
Pourquoi les reproches adressés au système éducatif concernent-ils souvent le domaine de l’évaluation? C’est très simple, parce qu’elle est soit implicite, soit dévoyée (jugement de valeur porté sur l’élève) soit au service exclusif de l’exclusion et pas ou peu à celui de l’apprentissage.
Effectivement, si nous réduisons l’évaluation à la docimologie, l’évaluation diagnostique d’entrée en EB7 ou celle d’entrée en 2nde n’aura plus de sens et que dire encore de l’évaluation formative qui a pour objectif de former l’élève et non de le juger: Pour ces raisons, les conclusions convergent dans ce domaine pour refuser à la notation en évaluation le statut de mesure et pour proposer des solutions alternatives.

Etant ainsi définie, la question qui reste posée est: comment exploiter les résultats de l’évaluation?
Il revient aux enseignants, non seulement d’évaluer mais surtout de procéder à l’analyse des erreurs, s’intéresser de près aux résultats, tenir compte des écarts importants de réussite des élèves, des compétences et des lacunes, et tenter jour après jour de les améliorer en construisant réellement leur pédagogie à partir de ces résultats.

 

Mise en place d’une évaluation à l’échelle nationale
Pour bien exploiter ou utiliser les résultats de l’évaluation, c’est-à-dire ne pas s’arrêter à une lecture superficielle de ces résultats, du genre “meilleur en maths qu’en français”, ou “pire en arabe qu’en français”… Posons-nous la question: comment faire pour aider l’élève?
Pour l’aider vraiment et non seulement prétendre le faire, commençons par prendre nous-mêmes, responsables et éducateurs, la tâche au sérieux. Mobilisons-nous pour que l’évaluation réussisse. Comment? Quelles démarches suivre?

Fixer une date pour une évaluation obligatoire de début d’année (date de la passation)
- évaluation d’entrée en EB7
- évaluation d’entrée en première année du secondaire.
Cette évaluation doit s’effectuer dans toutes les écoles et en même temps (une journée ou demi-journée banalisée prise sur les heures de cours à la rentrée scolaire pour un test d’évaluation).

 

Les outils d’évaluation
Il s’agit de réaliser un protocole d’évaluation comportant des exercices élaborés sous la responsabilité des commissions d’évaluation, des professeurs et des inspecteurs de l’Education Nationale en concertation étroite.
Cette équipe pédagogique est dirigée par un membre du corps enseignant qui détient l’ultime responsabilité de toutes les activités de conception. Cette organisation repose sur la fragmentation des tâches entre les membres de l’équipe. Pour assurer un bon fonctionnement, il faut que règne une volonté commune de coopération.
Ce protocole comportera d’abord les pages-élèves ou cahier-élève constitué de supports, consignes, codes regroupés autour d’items à raison d’un exercice par élément constitutif ou composante ou de plusieurs items s’il s’agit d’un texte correspondant chacun à une composante ou élément constitutif d’une compétence, puis les pages-professeurs, ou cahier-professeur contenant les réponses possibles et les consignes de codage accompagnées de commentaires pédagogiques.
Dans le cahier-élève ne figurent que les items alors que dans le cahier-professeur figurent les composantes correspondantes, ainsi que les commentaires pédagogiques qui visent à faire comprendre au professeur ce qu’on attend de l’élève pour tel item ou pour tel autre, ou à quelle capacité tel item ou tel autre fait appel. Il s’agit bien d’exercices “ciblés”, “systématiques”.

Les résultats
Il est souhaitable que les élèves comprennent l’intérêt de l’évaluation et s’approprient cette opération qui doit leur permettre de repérer leurs forces et leurs faiblesses. Ils doivent être informés à l’avance par l’enseignant de la discipline concernée, comme ils doivent être associés au traitement des résultats en participant au codage.

Consignes de codage (à titre d'exemple):
Réponse complète ..................................   code 1
Répeonse incomplète sans erreurs ..................................  code 2
Aucun argument pertinent  .................................. code 9
Absence de réponse .................................. code 0


Au cas où les élèves n’y participent pas, les enseignants doivent les leur restituer. Par ailleurs, il s’avère opportun d’associer les parents à ce processus
D’après l’expérience que j’ai vécue, les élèves réagissent avec intérêt, ils se montrent satisfaits, parfois surpris de découvrir ainsi leurs compétences. Quant à l’intérêt des résultats des compétences testées, ils seront utiles pour définir le contenu des modules et répartir les élèves à bon escient.
Si l’évaluation est faite à l’échelle nationale, les résultats, eux, peuvent n’être connus qu’au niveau de la classe ou de l’école sans qu’il y ait de remontées de ceux-ci au niveau national. Cette évaluation doit être reconduite chaque année, et les enseignants toujours bien informés de ses modalités, et notamment des modifications, s’il y en a , et il doit y en avoir, par rapport à celle qui a précédé.

 

Les modules
La finalité de l’évaluation ou l’objectif primordial est celui d’aboutir aux modules (mettre en place les modules) afin d’effectuer un travail de remédiation aux faiblesses et lacunes recensées chez les élèves.
La correction et l’analyse des erreurs étant terminées, on mesure exactement les endroits où les élèves ont du mal à s’en sortir et on repère toutes les  questions inadéquates..
L’enseignant procède par la suite à la répartition des élèves afin de constituer des groupes modulaires. Ces groupes modulaires peuvent être éventuellement reconsidérés et donner naissance à de nouveaux groupes. Autrement dit, les groupes changent fréquemment (à raison de deux fois par mois ou toutes les trois semaines) en fonction des résultats obtenus et de l’amélioration des cas (voir doc-joint)
Ce changement aide l’élève à se revaloriser et à s’affirmer en reprenant confiance.

Révision des groupes modulaires
Les groupes modulaires ne seront pas les seuls à obéir à ce changement mais aussi les supports d’évaluation; car en nous inspirant des principes et des procédures déjà utilisés en évaluation diagnostique (évaluation d’entrée en EB7 et en 1ère année du secondaire), nous pouvons élaborer d’autres documents puisés dans une banque d’exercices et chaque professeur peut utiliser les données de cette banque à sa convenance en complément de sa pratique habituelle. En effet, dans le prolongement de l’évaluation obligatoire de début d’année, l’usage de ces documents (outils) devrait aider les enseignants à analyser avec leurs élèves les performances de ces derniers pour cerner au plus près l’évolution de leurs besoins et leur proposer, en modules, des réponses adaptées. Les exercices proposés se réfèrent aux mêmes tableaux de compétences que ceux du début d’année tout en répondant à des niveaux d’exigence différents.M Toutefois, d’autres compétences ou composantes apparaissent pour tenir compte des nouvelles connaissances abordées en classe.
C’est en fonction de ces exercices (outils) qui constituent l’évaluation formative que les groupes modulaires sont reconsidérés et que la rotation s’effectue tout au long de l’année en faisant en sorte que l’élève soit conscient de l’avancement de son apprentissage et que l’enseignant soit informé de l’état d’avancement de chaque élève. Les moyens sont divers, au travers des interactions et particulièrement, comme nous venons de le mentionner, d’évaluations formatives en classe entière.
Il s’agit après tout de créer une dynamique qui permette aux élèves de se questionner à propos de leurs connaissances ; en quoi elles ne sont pas suffisantes, de quoi ai-je besoin? L’objectif étant d’apprendre, pas de réussir. D’où l’intérêt d’associer les élèves à l’opération d’évaluation afin de bien l’utiliser pour mettre en place les modules.

Temps des modules
Les enseignants peuvent trouver du temps pour les modules sur leur emploi du temps normal sans contrainte aucune, et sans être obligés de faire des heures supplémentaires. Quant à la manière dont les modules seront mis en place, cela relève de l’organisation à l’intérieur de l’établissement même et d’une concertation entre les enseignants de différentes disciplines où chaque enseignant procède à la mise en place de ses propres modules afin d’effectuer l’échange des groupes, c’est-à-dire qu’à la même heure, un demigroupe est en module de français avec le professeur de français, et le second demi-groupe en module de maths avec le professeur de maths.

L’évaluation prédictive
Sans être accusés d’être trop ambitieux, réfléchissons aussi à la manière d’effectuer l’évaluation, non pas seulement a posteriori, comme c’est le cas dans l’évaluation sommative, ni même en cours de travail, comme dans le cadre de l’évaluation formative, mais dès la phase de conception des outils d’évaluation. Cette approche permet d’effectuer a priori un suivi, une évaluation de ce que l’on veut faire, de ce qu’on attend de l’élève qu’on forme.
A la lumière de cette évaluation dite prédictive, on pourrait préconiser des supports à utiliser, intégrant un système d’évaluation globale, comprenant des activités d’ordre divers: éducatif, social… au moyen de tests portant sur des compétences afin de développer des méthodes adaptées et de proposer une remédiation plus individualisée et par conséquent plus efficiente car, créant une relation étroite entre l’apprenant et les supports d’apprentissage.
D’autre part, cette approche permet de disposer d’un aperçu des besoins en évaluation et ce, par l’utilisation d’enquêtes, par des questions centrées sur différents aspects: du côté de l’élève, (interroger l’élève sur la façon d’appliquer des règles ou de trouver une solution: la métacognition: capacités d’initiative et d’engagement personnel) et du côté des enseignants, par des questions relevant du domaine pédagogique où l’on tente d’évaluer les méthodologies afin de réguler des pratiques de formation ainsi que des outils d’évaluation.
C’est ainsi que l’on peut constater que les enseignants actifs, impliqués, conscients que l’opération est positive pour eux-mêmes et pour leurs élèves, sont ceux qui ont bénéficié d’une formation. Alors que les autres, bien qu’ils souhaitent une formation spécifique, restent sceptiques vis-à-vis des instruments, des critères et de l’intérêt des résultats.
En conclusion nous pouvons dire que l’évaluation, qu’elle soit en amont pour faire apparaître les représentations et les savoirs “déjà là” des élèves, ou en aval, pour apprécier le degré d’atteinte des objectifs fixés, le processus est essentiellement un processus de dialogue. Tout tourne autour de l’organisation d’un contrat didactique, permettant de créer un espace de dialogue entre les élèves, l’enseignant et l’objet d’apprentissage. Ils’agit d’un échange au niveau de la compréhension des objectifs et des tâches à accomplir.

ANNEXE 1

 

Annexe2

Annexe 3

 

Annexe 3Centre de Recherche et de Développment pédagogiques
département de fraçais
Laure GHANEM KAHIL

Le mode d’exploitation de l’évaluation

Les uns, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, se piquent de pédagogie, les autres, dénoncent l’énormité de leur tâche d’enseignant.
D’un côté, les professeurs supportent à longueur d’année des élèves démotivés, courbés sous la lourdeur de leur cartable. De l’autre, les parents vivent la hantise du redoublement, convaincus que l’échec scolaire conduit droit à l’échec social. Condorcet, l’encyclopédiste, disait pourtant que l’école devait instruire tout le monde. Il est temps donc de rechercher un équilibre et de tout remettre en cause pour redonner à l’institution scolaire son rôle
d’instruction.
L’école a un défi à relever. Savoir vient de “saveur”, c’est d’abord faire plaisir. Donc les élèves  ont besoin de s’intéresser à ce qu’ils apprennent.
En effet nous constatons que le nombre d’élèves en difficulté augmente et le retard se manifeste par des lacunes importantes dans les compétences de base. Il s’agit souvent d’un retard accumulé que l’élève a du mal à rattraper et que le professeur, hanté par un lourd programme, a du mal à combler.
L’enjeu étant de taille, que peut-on faire alors pour aider l’élève? Quels dispositifs mettre en place pour la prévention de l’échec? Quels dispositifs d’observation envisager en vue de prendre des décisions telles que remédiation, aide, orientation? Comment corriger les inégalités?
L’évaluation est la réponse évidente, mais quelle évaluation? Entendons-nous tout d’abord sur la définition de ce terme. L’évaluation doit d’abord se définir par ce qu’elle n’est pas, à savoir l’attribution d’une note, un examen, un contrôle, un classement… devant lesquels l’élève panique.
Il importe donc, pour garder à l’évaluation sa spécificité et son caractère formateur ainsi que son objectif final, qui n’est autre que la remédiation, de renoncer aux normes liées au système traditionnel de l’enseignement sans toutefois exclure les contrôles et les examens qui restent une forme d’évaluation, mais pas le seul outil d’évaluation. Evaluer, c’est repérer les difficultés des élèves pour intervenir, pour jauger les acquis préalables à l’entrée dans un cycle d’apprentissage.
Pourquoi les reproches adressés au système éducatif concernent-ils souvent le domaine de l’évaluation? C’est très simple, parce qu’elle est soit implicite, soit dévoyée (jugement de valeur porté sur l’élève) soit au service exclusif de l’exclusion et pas ou peu à celui de l’apprentissage.
Effectivement, si nous réduisons l’évaluation à la docimologie, l’évaluation diagnostique d’entrée en EB7 ou celle d’entrée en 2nde n’aura plus de sens et que dire encore de l’évaluation formative qui a pour objectif de former l’élève et non de le juger: Pour ces raisons, les conclusions convergent dans ce domaine pour refuser à la notation en évaluation le statut de mesure et pour proposer des solutions alternatives.

Etant ainsi définie, la question qui reste posée est: comment exploiter les résultats de l’évaluation?
Il revient aux enseignants, non seulement d’évaluer mais surtout de procéder à l’analyse des erreurs, s’intéresser de près aux résultats, tenir compte des écarts importants de réussite des élèves, des compétences et des lacunes, et tenter jour après jour de les améliorer en construisant réellement leur pédagogie à partir de ces résultats.

 

Mise en place d’une évaluation à l’échelle nationale
Pour bien exploiter ou utiliser les résultats de l’évaluation, c’est-à-dire ne pas s’arrêter à une lecture superficielle de ces résultats, du genre “meilleur en maths qu’en français”, ou “pire en arabe qu’en français”… Posons-nous la question: comment faire pour aider l’élève?
Pour l’aider vraiment et non seulement prétendre le faire, commençons par prendre nous-mêmes, responsables et éducateurs, la tâche au sérieux. Mobilisons-nous pour que l’évaluation réussisse. Comment? Quelles démarches suivre?

Fixer une date pour une évaluation obligatoire de début d’année (date de la passation)
- évaluation d’entrée en EB7
- évaluation d’entrée en première année du secondaire.
Cette évaluation doit s’effectuer dans toutes les écoles et en même temps (une journée ou demi-journée banalisée prise sur les heures de cours à la rentrée scolaire pour un test d’évaluation).

 

Les outils d’évaluation
Il s’agit de réaliser un protocole d’évaluation comportant des exercices élaborés sous la responsabilité des commissions d’évaluation, des professeurs et des inspecteurs de l’Education Nationale en concertation étroite.
Cette équipe pédagogique est dirigée par un membre du corps enseignant qui détient l’ultime responsabilité de toutes les activités de conception. Cette organisation repose sur la fragmentation des tâches entre les membres de l’équipe. Pour assurer un bon fonctionnement, il faut que règne une volonté commune de coopération.
Ce protocole comportera d’abord les pages-élèves ou cahier-élève constitué de supports, consignes, codes regroupés autour d’items à raison d’un exercice par élément constitutif ou composante ou de plusieurs items s’il s’agit d’un texte correspondant chacun à une composante ou élément constitutif d’une compétence, puis les pages-professeurs, ou cahier-professeur contenant les réponses possibles et les consignes de codage accompagnées de commentaires pédagogiques.
Dans le cahier-élève ne figurent que les items alors que dans le cahier-professeur figurent les composantes correspondantes, ainsi que les commentaires pédagogiques qui visent à faire comprendre au professeur ce qu’on attend de l’élève pour tel item ou pour tel autre, ou à quelle capacité tel item ou tel autre fait appel. Il s’agit bien d’exercices “ciblés”, “systématiques”.

Les résultats
Il est souhaitable que les élèves comprennent l’intérêt de l’évaluation et s’approprient cette opération qui doit leur permettre de repérer leurs forces et leurs faiblesses. Ils doivent être informés à l’avance par l’enseignant de la discipline concernée, comme ils doivent être associés au traitement des résultats en participant au codage.

Consignes de codage (à titre d'exemple):
Réponse complète ..................................   code 1
Répeonse incomplète sans erreurs ..................................  code 2
Aucun argument pertinent  .................................. code 9
Absence de réponse .................................. code 0


Au cas où les élèves n’y participent pas, les enseignants doivent les leur restituer. Par ailleurs, il s’avère opportun d’associer les parents à ce processus
D’après l’expérience que j’ai vécue, les élèves réagissent avec intérêt, ils se montrent satisfaits, parfois surpris de découvrir ainsi leurs compétences. Quant à l’intérêt des résultats des compétences testées, ils seront utiles pour définir le contenu des modules et répartir les élèves à bon escient.
Si l’évaluation est faite à l’échelle nationale, les résultats, eux, peuvent n’être connus qu’au niveau de la classe ou de l’école sans qu’il y ait de remontées de ceux-ci au niveau national. Cette évaluation doit être reconduite chaque année, et les enseignants toujours bien informés de ses modalités, et notamment des modifications, s’il y en a , et il doit y en avoir, par rapport à celle qui a précédé.

 

Les modules
La finalité de l’évaluation ou l’objectif primordial est celui d’aboutir aux modules (mettre en place les modules) afin d’effectuer un travail de remédiation aux faiblesses et lacunes recensées chez les élèves.
La correction et l’analyse des erreurs étant terminées, on mesure exactement les endroits où les élèves ont du mal à s’en sortir et on repère toutes les  questions inadéquates..
L’enseignant procède par la suite à la répartition des élèves afin de constituer des groupes modulaires. Ces groupes modulaires peuvent être éventuellement reconsidérés et donner naissance à de nouveaux groupes. Autrement dit, les groupes changent fréquemment (à raison de deux fois par mois ou toutes les trois semaines) en fonction des résultats obtenus et de l’amélioration des cas (voir doc-joint)
Ce changement aide l’élève à se revaloriser et à s’affirmer en reprenant confiance.

Révision des groupes modulaires
Les groupes modulaires ne seront pas les seuls à obéir à ce changement mais aussi les supports d’évaluation; car en nous inspirant des principes et des procédures déjà utilisés en évaluation diagnostique (évaluation d’entrée en EB7 et en 1ère année du secondaire), nous pouvons élaborer d’autres documents puisés dans une banque d’exercices et chaque professeur peut utiliser les données de cette banque à sa convenance en complément de sa pratique habituelle. En effet, dans le prolongement de l’évaluation obligatoire de début d’année, l’usage de ces documents (outils) devrait aider les enseignants à analyser avec leurs élèves les performances de ces derniers pour cerner au plus près l’évolution de leurs besoins et leur proposer, en modules, des réponses adaptées. Les exercices proposés se réfèrent aux mêmes tableaux de compétences que ceux du début d’année tout en répondant à des niveaux d’exigence différents.M Toutefois, d’autres compétences ou composantes apparaissent pour tenir compte des nouvelles connaissances abordées en classe.
C’est en fonction de ces exercices (outils) qui constituent l’évaluation formative que les groupes modulaires sont reconsidérés et que la rotation s’effectue tout au long de l’année en faisant en sorte que l’élève soit conscient de l’avancement de son apprentissage et que l’enseignant soit informé de l’état d’avancement de chaque élève. Les moyens sont divers, au travers des interactions et particulièrement, comme nous venons de le mentionner, d’évaluations formatives en classe entière.
Il s’agit après tout de créer une dynamique qui permette aux élèves de se questionner à propos de leurs connaissances ; en quoi elles ne sont pas suffisantes, de quoi ai-je besoin? L’objectif étant d’apprendre, pas de réussir. D’où l’intérêt d’associer les élèves à l’opération d’évaluation afin de bien l’utiliser pour mettre en place les modules.

Temps des modules
Les enseignants peuvent trouver du temps pour les modules sur leur emploi du temps normal sans contrainte aucune, et sans être obligés de faire des heures supplémentaires. Quant à la manière dont les modules seront mis en place, cela relève de l’organisation à l’intérieur de l’établissement même et d’une concertation entre les enseignants de différentes disciplines où chaque enseignant procède à la mise en place de ses propres modules afin d’effectuer l’échange des groupes, c’est-à-dire qu’à la même heure, un demigroupe est en module de français avec le professeur de français, et le second demi-groupe en module de maths avec le professeur de maths.

L’évaluation prédictive
Sans être accusés d’être trop ambitieux, réfléchissons aussi à la manière d’effectuer l’évaluation, non pas seulement a posteriori, comme c’est le cas dans l’évaluation sommative, ni même en cours de travail, comme dans le cadre de l’évaluation formative, mais dès la phase de conception des outils d’évaluation. Cette approche permet d’effectuer a priori un suivi, une évaluation de ce que l’on veut faire, de ce qu’on attend de l’élève qu’on forme.
A la lumière de cette évaluation dite prédictive, on pourrait préconiser des supports à utiliser, intégrant un système d’évaluation globale, comprenant des activités d’ordre divers: éducatif, social… au moyen de tests portant sur des compétences afin de développer des méthodes adaptées et de proposer une remédiation plus individualisée et par conséquent plus efficiente car, créant une relation étroite entre l’apprenant et les supports d’apprentissage.
D’autre part, cette approche permet de disposer d’un aperçu des besoins en évaluation et ce, par l’utilisation d’enquêtes, par des questions centrées sur différents aspects: du côté de l’élève, (interroger l’élève sur la façon d’appliquer des règles ou de trouver une solution: la métacognition: capacités d’initiative et d’engagement personnel) et du côté des enseignants, par des questions relevant du domaine pédagogique où l’on tente d’évaluer les méthodologies afin de réguler des pratiques de formation ainsi que des outils d’évaluation.
C’est ainsi que l’on peut constater que les enseignants actifs, impliqués, conscients que l’opération est positive pour eux-mêmes et pour leurs élèves, sont ceux qui ont bénéficié d’une formation. Alors que les autres, bien qu’ils souhaitent une formation spécifique, restent sceptiques vis-à-vis des instruments, des critères et de l’intérêt des résultats.
En conclusion nous pouvons dire que l’évaluation, qu’elle soit en amont pour faire apparaître les représentations et les savoirs “déjà là” des élèves, ou en aval, pour apprécier le degré d’atteinte des objectifs fixés, le processus est essentiellement un processus de dialogue. Tout tourne autour de l’organisation d’un contrat didactique, permettant de créer un espace de dialogue entre les élèves, l’enseignant et l’objet d’apprentissage. Ils’agit d’un échange au niveau de la compréhension des objectifs et des tâches à accomplir.

ANNEXE 1

 

Annexe2

Annexe 3

 

Annexe 3Centre de Recherche et de Développment pédagogiques
département de fraçais
Laure GHANEM KAHIL

Le mode d’exploitation de l’évaluation

Les uns, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, se piquent de pédagogie, les autres, dénoncent l’énormité de leur tâche d’enseignant.
D’un côté, les professeurs supportent à longueur d’année des élèves démotivés, courbés sous la lourdeur de leur cartable. De l’autre, les parents vivent la hantise du redoublement, convaincus que l’échec scolaire conduit droit à l’échec social. Condorcet, l’encyclopédiste, disait pourtant que l’école devait instruire tout le monde. Il est temps donc de rechercher un équilibre et de tout remettre en cause pour redonner à l’institution scolaire son rôle
d’instruction.
L’école a un défi à relever. Savoir vient de “saveur”, c’est d’abord faire plaisir. Donc les élèves  ont besoin de s’intéresser à ce qu’ils apprennent.
En effet nous constatons que le nombre d’élèves en difficulté augmente et le retard se manifeste par des lacunes importantes dans les compétences de base. Il s’agit souvent d’un retard accumulé que l’élève a du mal à rattraper et que le professeur, hanté par un lourd programme, a du mal à combler.
L’enjeu étant de taille, que peut-on faire alors pour aider l’élève? Quels dispositifs mettre en place pour la prévention de l’échec? Quels dispositifs d’observation envisager en vue de prendre des décisions telles que remédiation, aide, orientation? Comment corriger les inégalités?
L’évaluation est la réponse évidente, mais quelle évaluation? Entendons-nous tout d’abord sur la définition de ce terme. L’évaluation doit d’abord se définir par ce qu’elle n’est pas, à savoir l’attribution d’une note, un examen, un contrôle, un classement… devant lesquels l’élève panique.
Il importe donc, pour garder à l’évaluation sa spécificité et son caractère formateur ainsi que son objectif final, qui n’est autre que la remédiation, de renoncer aux normes liées au système traditionnel de l’enseignement sans toutefois exclure les contrôles et les examens qui restent une forme d’évaluation, mais pas le seul outil d’évaluation. Evaluer, c’est repérer les difficultés des élèves pour intervenir, pour jauger les acquis préalables à l’entrée dans un cycle d’apprentissage.
Pourquoi les reproches adressés au système éducatif concernent-ils souvent le domaine de l’évaluation? C’est très simple, parce qu’elle est soit implicite, soit dévoyée (jugement de valeur porté sur l’élève) soit au service exclusif de l’exclusion et pas ou peu à celui de l’apprentissage.
Effectivement, si nous réduisons l’évaluation à la docimologie, l’évaluation diagnostique d’entrée en EB7 ou celle d’entrée en 2nde n’aura plus de sens et que dire encore de l’évaluation formative qui a pour objectif de former l’élève et non de le juger: Pour ces raisons, les conclusions convergent dans ce domaine pour refuser à la notation en évaluation le statut de mesure et pour proposer des solutions alternatives.

Etant ainsi définie, la question qui reste posée est: comment exploiter les résultats de l’évaluation?
Il revient aux enseignants, non seulement d’évaluer mais surtout de procéder à l’analyse des erreurs, s’intéresser de près aux résultats, tenir compte des écarts importants de réussite des élèves, des compétences et des lacunes, et tenter jour après jour de les améliorer en construisant réellement leur pédagogie à partir de ces résultats.

 

Mise en place d’une évaluation à l’échelle nationale
Pour bien exploiter ou utiliser les résultats de l’évaluation, c’est-à-dire ne pas s’arrêter à une lecture superficielle de ces résultats, du genre “meilleur en maths qu’en français”, ou “pire en arabe qu’en français”… Posons-nous la question: comment faire pour aider l’élève?
Pour l’aider vraiment et non seulement prétendre le faire, commençons par prendre nous-mêmes, responsables et éducateurs, la tâche au sérieux. Mobilisons-nous pour que l’évaluation réussisse. Comment? Quelles démarches suivre?

Fixer une date pour une évaluation obligatoire de début d’année (date de la passation)
- évaluation d’entrée en EB7
- évaluation d’entrée en première année du secondaire.
Cette évaluation doit s’effectuer dans toutes les écoles et en même temps (une journée ou demi-journée banalisée prise sur les heures de cours à la rentrée scolaire pour un test d’évaluation).

 

Les outils d’évaluation
Il s’agit de réaliser un protocole d’évaluation comportant des exercices élaborés sous la responsabilité des commissions d’évaluation, des professeurs et des inspecteurs de l’Education Nationale en concertation étroite.
Cette équipe pédagogique est dirigée par un membre du corps enseignant qui détient l’ultime responsabilité de toutes les activités de conception. Cette organisation repose sur la fragmentation des tâches entre les membres de l’équipe. Pour assurer un bon fonctionnement, il faut que règne une volonté commune de coopération.
Ce protocole comportera d’abord les pages-élèves ou cahier-élève constitué de supports, consignes, codes regroupés autour d’items à raison d’un exercice par élément constitutif ou composante ou de plusieurs items s’il s’agit d’un texte correspondant chacun à une composante ou élément constitutif d’une compétence, puis les pages-professeurs, ou cahier-professeur contenant les réponses possibles et les consignes de codage accompagnées de commentaires pédagogiques.
Dans le cahier-élève ne figurent que les items alors que dans le cahier-professeur figurent les composantes correspondantes, ainsi que les commentaires pédagogiques qui visent à faire comprendre au professeur ce qu’on attend de l’élève pour tel item ou pour tel autre, ou à quelle capacité tel item ou tel autre fait appel. Il s’agit bien d’exercices “ciblés”, “systématiques”.

Les résultats
Il est souhaitable que les élèves comprennent l’intérêt de l’évaluation et s’approprient cette opération qui doit leur permettre de repérer leurs forces et leurs faiblesses. Ils doivent être informés à l’avance par l’enseignant de la discipline concernée, comme ils doivent être associés au traitement des résultats en participant au codage.

Consignes de codage (à titre d'exemple):
Réponse complète ..................................   code 1
Répeonse incomplète sans erreurs ..................................  code 2
Aucun argument pertinent  .................................. code 9
Absence de réponse .................................. code 0


Au cas où les élèves n’y participent pas, les enseignants doivent les leur restituer. Par ailleurs, il s’avère opportun d’associer les parents à ce processus
D’après l’expérience que j’ai vécue, les élèves réagissent avec intérêt, ils se montrent satisfaits, parfois surpris de découvrir ainsi leurs compétences. Quant à l’intérêt des résultats des compétences testées, ils seront utiles pour définir le contenu des modules et répartir les élèves à bon escient.
Si l’évaluation est faite à l’échelle nationale, les résultats, eux, peuvent n’être connus qu’au niveau de la classe ou de l’école sans qu’il y ait de remontées de ceux-ci au niveau national. Cette évaluation doit être reconduite chaque année, et les enseignants toujours bien informés de ses modalités, et notamment des modifications, s’il y en a , et il doit y en avoir, par rapport à celle qui a précédé.

 

Les modules
La finalité de l’évaluation ou l’objectif primordial est celui d’aboutir aux modules (mettre en place les modules) afin d’effectuer un travail de remédiation aux faiblesses et lacunes recensées chez les élèves.
La correction et l’analyse des erreurs étant terminées, on mesure exactement les endroits où les élèves ont du mal à s’en sortir et on repère toutes les  questions inadéquates..
L’enseignant procède par la suite à la répartition des élèves afin de constituer des groupes modulaires. Ces groupes modulaires peuvent être éventuellement reconsidérés et donner naissance à de nouveaux groupes. Autrement dit, les groupes changent fréquemment (à raison de deux fois par mois ou toutes les trois semaines) en fonction des résultats obtenus et de l’amélioration des cas (voir doc-joint)
Ce changement aide l’élève à se revaloriser et à s’affirmer en reprenant confiance.

Révision des groupes modulaires
Les groupes modulaires ne seront pas les seuls à obéir à ce changement mais aussi les supports d’évaluation; car en nous inspirant des principes et des procédures déjà utilisés en évaluation diagnostique (évaluation d’entrée en EB7 et en 1ère année du secondaire), nous pouvons élaborer d’autres documents puisés dans une banque d’exercices et chaque professeur peut utiliser les données de cette banque à sa convenance en complément de sa pratique habituelle. En effet, dans le prolongement de l’évaluation obligatoire de début d’année, l’usage de ces documents (outils) devrait aider les enseignants à analyser avec leurs élèves les performances de ces derniers pour cerner au plus près l’évolution de leurs besoins et leur proposer, en modules, des réponses adaptées. Les exercices proposés se réfèrent aux mêmes tableaux de compétences que ceux du début d’année tout en répondant à des niveaux d’exigence différents.M Toutefois, d’autres compétences ou composantes apparaissent pour tenir compte des nouvelles connaissances abordées en classe.
C’est en fonction de ces exercices (outils) qui constituent l’évaluation formative que les groupes modulaires sont reconsidérés et que la rotation s’effectue tout au long de l’année en faisant en sorte que l’élève soit conscient de l’avancement de son apprentissage et que l’enseignant soit informé de l’état d’avancement de chaque élève. Les moyens sont divers, au travers des interactions et particulièrement, comme nous venons de le mentionner, d’évaluations formatives en classe entière.
Il s’agit après tout de créer une dynamique qui permette aux élèves de se questionner à propos de leurs connaissances ; en quoi elles ne sont pas suffisantes, de quoi ai-je besoin? L’objectif étant d’apprendre, pas de réussir. D’où l’intérêt d’associer les élèves à l’opération d’évaluation afin de bien l’utiliser pour mettre en place les modules.

Temps des modules
Les enseignants peuvent trouver du temps pour les modules sur leur emploi du temps normal sans contrainte aucune, et sans être obligés de faire des heures supplémentaires. Quant à la manière dont les modules seront mis en place, cela relève de l’organisation à l’intérieur de l’établissement même et d’une concertation entre les enseignants de différentes disciplines où chaque enseignant procède à la mise en place de ses propres modules afin d’effectuer l’échange des groupes, c’est-à-dire qu’à la même heure, un demigroupe est en module de français avec le professeur de français, et le second demi-groupe en module de maths avec le professeur de maths.

L’évaluation prédictive
Sans être accusés d’être trop ambitieux, réfléchissons aussi à la manière d’effectuer l’évaluation, non pas seulement a posteriori, comme c’est le cas dans l’évaluation sommative, ni même en cours de travail, comme dans le cadre de l’évaluation formative, mais dès la phase de conception des outils d’évaluation. Cette approche permet d’effectuer a priori un suivi, une évaluation de ce que l’on veut faire, de ce qu’on attend de l’élève qu’on forme.
A la lumière de cette évaluation dite prédictive, on pourrait préconiser des supports à utiliser, intégrant un système d’évaluation globale, comprenant des activités d’ordre divers: éducatif, social… au moyen de tests portant sur des compétences afin de développer des méthodes adaptées et de proposer une remédiation plus individualisée et par conséquent plus efficiente car, créant une relation étroite entre l’apprenant et les supports d’apprentissage.
D’autre part, cette approche permet de disposer d’un aperçu des besoins en évaluation et ce, par l’utilisation d’enquêtes, par des questions centrées sur différents aspects: du côté de l’élève, (interroger l’élève sur la façon d’appliquer des règles ou de trouver une solution: la métacognition: capacités d’initiative et d’engagement personnel) et du côté des enseignants, par des questions relevant du domaine pédagogique où l’on tente d’évaluer les méthodologies afin de réguler des pratiques de formation ainsi que des outils d’évaluation.
C’est ainsi que l’on peut constater que les enseignants actifs, impliqués, conscients que l’opération est positive pour eux-mêmes et pour leurs élèves, sont ceux qui ont bénéficié d’une formation. Alors que les autres, bien qu’ils souhaitent une formation spécifique, restent sceptiques vis-à-vis des instruments, des critères et de l’intérêt des résultats.
En conclusion nous pouvons dire que l’évaluation, qu’elle soit en amont pour faire apparaître les représentations et les savoirs “déjà là” des élèves, ou en aval, pour apprécier le degré d’atteinte des objectifs fixés, le processus est essentiellement un processus de dialogue. Tout tourne autour de l’organisation d’un contrat didactique, permettant de créer un espace de dialogue entre les élèves, l’enseignant et l’objet d’apprentissage. Ils’agit d’un échange au niveau de la compréhension des objectifs et des tâches à accomplir.

ANNEXE 1

 

Annexe2

Annexe 3

 

Annexe 3Centre de Recherche et de Développment pédagogiques
département de fraçais
Laure GHANEM KAHIL