LA Psychomotricité
" La réalité du corps est l'une des plus effroyables qui soient.
Comment peut-on concevoir la vie en l'absence du corps?
Comment peut-on envisager une existence autonome et originelle de l'esprit"
Cioran
Marilyn Khalil
Psychomotricienne- U.S.J.
Faculté de médecine.
Institut de psychomotricité.
Spécialiste en relaxation thérapeutique
(ISRP).
QUAND LA PSYCHOMOTRICITE EST
AU SERVICE D’UNE VIE…
Le corps rend compte à tout moment: par son expression, il exprime à tous les niveaux la qualité de sa relation au monde qui l'entoure ; c'est ce que nous appelons le langage du corps. Le vécu est fidèlement traduit dans le geste, la parole, le dialogue enfin, et ces modalités permettent de déterminer la façon dont le sujet vient s'inscrire dans un univers par le seul moyen dont il dispose: la corporéité. Chez l'enfant, la dichotomie entre le corps et le psychisme n'existe pas. Son expression motrice se traduit donc scrupuleusement à la façon dont il habite son propre corps et vit sa relation à l'adulte. D’où la psychomotricité reliant le corps au psychisme…
Nous allons, dans ce travail, expliquer ce qu'est la psychomotricité et présenter les lieux d'exercice de la profession. Nous nous lancerons par la suite à l'exposition de son champ d'application et aux troubles psychomoteurs qui peuvent entraver les apprentissages scolaires. Par la suite, nous nous livrerons à la présentation des pistes à entreprendre lors de la présence de fonctions psychomotrices défaillantes.
I- Définition de la psychomotricité:
La psychomotricité est une discipline paramédicale englobant la médecine, la psychologie et la pédagogie et se traduisant par une approche clinique et thérapeutique ayant pour but d’intégrer les facultés cognitives, émotionnelles et physiques chez l’individu à travers des expériences corporelles adaptées à ses besoins.
II- Lieux d'exercice de la profession:
La psychomotricité s’applique à toutes les tranches d’âge: bébés, enfants, adolescents, adultes, personnes âgées, ainsi qu’à des stades particuliers tels que la grossesse et la fin de vie.
En effet, les psychomotriciens exercent dans des institutions scolaires et spécialisées dans un service de rééducation court, moyen et long séjour, dans un hôpital de jour, dans des services de néonatologie, dans une maison de retraite et en libéral.
Procédons d’abord à l'explicitation du champ d'application de la psychomotricité dans un milieu scolaire.
III- Champ d'application de la profession:
Ses deux principaux champs d'application sont l'éducation et la rééducation/thérapie psychomotrices.
III.1- L'éducation psychomotrice:
elle s'adresse à tous les enfants d'âge préscolaire et vise surtout à favoriser le développement psychomoteur normal de l'enfant.
C'est au cours de cette étape que le psychomotricien pourra identifier certains retards ou troubles, certaines lacunes de dépistage et de prévention.
Elle a pour but de:
→ Soutenir l'apprentissage scolaire de l'enfant.
→ Permettre à l'enfant d'acquérir une connaissance de plus en plus différenciée et intégrée de son corps.
→ Faire parvenir l'enfant à une maîtrise de soi, en l'aidant à soumettre son corps à sa volonté, à son esprit.
→ Améliorer chez l'enfant ses capacités de détente, de concentration, de mémorisation, d'autonomie…
→ Fournir à l'enfant une prise de conscience de son propre rythme et une adaptation à un rythme commun.
→ Faciliter les apprentissages scolaires en établissant une base concrète d'expériences au niveau du corps (un corps en mouvement dans l'espace) et ceci en travaillant les niveaux moteur, sensori-moteur et perceptivo-moteur.
III.2- La rééducation et la thérapie psychomotrice:
elle tend à l'amélioration des fonctions psychomotrices déficitaires et à l'acquisition d'un style psychomoteur plus adéquat. Ceci, à travers des exercices psychomoteurs adaptés selon le besoin de chaque enfant. Quant aux dispositifs thérapeutiques auxquels nous aurons recours, utilisés aussi bien avec les adultes qu'avec les enfants et les adolescents, nous distinguerons les techniques de relaxation et de respiration fondées sur une exploration introspective de la sensorialité. Elles s’appuient sur la stimulation sensorielle en vue de produire, d’évoquer ou d’élaborer un discours introspectif, d’exploration interne...
Nous allons présenter maintenant des cas où les enfants rencontrent des problèmes liés à la maîtrise de leur corps présentant des troubles psychomoteurs.
IV- Les différentes rubriques psychomotrices, les troubles psychomoteurs et les difficultés scolaires qui peuvent en découler.
IV.1- LE SCHEMA CORPOREL
Le schéma corporel est la connaissance que l’on a de soi en tant qu’être corporel, c’est-à-dire les expériences sensori-motrices, les perceptions et la connaissance (nomination et désignation) des différentes parties de notre corps, les possibilités de représentation que nous avons de notre corps (du point de vue mental et du point de vue graphique...), nos limites dans l’espace (morphologie), nos possibilités motrices (rapidité, souplesse...) , nos possibilités d’expression à travers le corps (attitudes, mimiques) et notre capacité d'orientation et d'organisation spatio-corporelle.
Si un enfant a des difficultés au niveau de son schéma corporel:
Il n’arrivera pas à utiliser le vocabulaire corporel, à se représenter correctement sur un dessin. En effet, connaître les différentes parties du corps et les nommer est une des premières notions symboliques abordées par l’enfant.
S'il ne s'oriente pas bien dans l’espace, durant l’apprentissage des différentes positions corporelles, il n’arrivera pas à analyser le mouvement qu’il fait ou qu’il doit reproduire, ni à utiliser ou à répondre à des termes précis tels que tendu, plié, écarté, joint, couché sur le dos... De là, l’enfant aura des difficultés de discrimination perceptive. Il parviendra difficilement à analyser et à comparer deux choses senties vues et entendues ; il lui sera donc difficile de retenir comment se prononcent deux lettres ou deux sons proches comme le d et t, p et b, o et on. Parfois, sa perception de ces différences est correcte, mais il en oublie le symbole graphique.
Si l’enfant n'apprend pas à s'adapter aux circonstances spatio-temporelles et ne prend pas conscience de son corps en mouvement, il ne trouvera pas de solutions face à une nouvelle situation. Ainsi, lors du passage d’obstacles, il se heurte au matériel. L’enfant qui n’a pas trouvé des solutions pour son propre corps, trouvera peu de solutions au niveau scolaire.
IV.2- L’EQUIPEMENT MOTEUR ET LA COMMANDE MOTRICE
A- ENFANT QUI MANQUE D’EQUILIBRE
Cet enfant s’isole avec un ou deux de ses amis pour bavarder. Il est plutôt timide dans un plus grand groupe. C’est surtout au cours des séances d’éducation psychomotrice que l’on constatera son manque d’équilibre : l’enfant se sent diminué par rapport aux autres, d’où sa peur d’être bousculé.
B- ENFANT PRESENTANT UN TROUBLE DE LA COORDINATION
Les activités les plus courantes telles que s’habiller, découper, gommer, tracer, nécessitant une bonne coordination, posent problème.
L’écriture, primordiale à l’école, sera irrégulière, tremblotante. Les autres tâches scolaires seront aussi perturbées par ce trouble de coordination des mouvements : il chiffonnera sa feuille en gommant, tracera mal une ligne, réussira difficilement à utiliser le compas qui exige beaucoup de précision et de dextérité. Il découpera, taillera, s’habillera avec lenteur.
C- ENFANT PRESENTANT UN TROUBLE DE LA VUE
Le mouvement des yeux doit être coordonné afin de regarder le même endroit et de balayer de façon simultanée le champ visuel d’un côté à un autre. De plus, le mouvement des yeux doit être coordonné au travail de la main.
Ces enfants essaient de réaliser leur tâche correctement, cela leur demande beaucoup de concentration.
Si,en maternelle, l’enfant présente une coordination oculomanuelle perturbée, en maternelle, l’enfant aura des difficultés à repasser correctement sur un tracé ou à colorier sans dépasser.
La discrimination visuelle, indispensable pour la distinction entre deux graphies proches (« e » et « c »), sera malaisée. Il en sera de même pour les calculs d’angles avec un rapporteur ou pour un autre exercice précis de géométrie. De plus, l’écriture entre les lignes lui posera problèmes.
IV.3- LE TONUS
A- ENFANT QUI MANQUE DE TONUS
C’est un enfant lent, souvent en retard, qui manque de dynamisme bien qu’il soit tout à fait capable de se concentrer. En récréation, il joue peu, se laisse taquiner par les autres, n’est pas capable de se défendre physiquement.
B- ENFANT QUI MANQUE D’INHIBITION
Il sera nerveux, bousculera les autres, chiffonnera ou déchirera ses feuilles, se heurtera souvent aux objets et aux personnes, il fera tomber les affaires de ses compagnons. Ce comportement provoquera un phénomène de rejet de la part des autres enfants.
Il appuie d’une façon irrégulière sur son crayon. Il rencontre aussi des problèmes de limites : ses lettres n’ont pas une taille homogène, il ne s’arrête pas aux bons endroits. De même, il éprouve des difficultés à gommer, dessiner ou bricoler soigneusement.
C- ENFANT PRESENTANT UN TROUBLE DE LA RESPIRATION
Ce sont des enfants émotifs et vite angoissés.
Si l’enfant se sent mal à l’aise, sa concentration et ses performances vont diminuer.
Si l’enfant a un rythme respiratoire irrégulier, tous ces gestes vont en être influencés. On observera parfois une arythmie de l’écriture et des manipulations ainsi qu’une mauvaise perception du rythme (important pour la table de multiplication). Le débit oral et la lecture à voix haute seront eux aussi irréguliers, avec des inspirations à contre-temps. Si l’enfant a les oreilles bouchées, on constatera une différence de tonalité dans le langage. Cet état des choses peut être responsable de la mauvaise compréhension des consignes ou de la perception inexacte des sons et des mots (important dans les dictées).
D- ENFANT PRESENTANT UNE INSTABILITE PSYCHOMOTRICE OU HYPERKINESIE
Cet enfant présente à la fois une hyperactivité motrice, un manque d’attention et un contact particulièrement familier avec l’adulte. C’est un enfant qui bouge mal et trop. Il est tout le temps en mouvement, se heurte, est maladroit. Les adultes sont lassés de lui répéter de se calmer et fatigués de suivre sa conversation, car il passe constamment d’une idée à une autre. L’enfant va réagir à ces difficultés sociales par de l’agressivité.
Ce type d’enfants présente des difficultés au niveau des apprentissages ainsi qu’au niveau des réalisations concrètes comme les devoirs, l’écriture. Il manque de concentration, est occupé à réparer ses maladresses et prend ainsi du retard sur les autres. De plus, il n’écoute pas les consignes entièrement et se trompe dans son travail.
IV.4- LA LATERALITE
« La latéralité est la préférence d’utilisation d’une des parties symétriques du corps : main, oreille, oeil, jambe, dans des tâches où seule cette partie est active. C’est un point d’asymétrie fonctionnelle ».
A 3-4ans, l’enfant doit prendre conscience du fait que notre corps est constitué de deux parties symétriques.
Vers 5 ans, l’enfant est en mesure de comprendre qu’il a un côté dominant plus fort et plus précis que l’autre côté. Il est amené à différencier la droite et la gauche sur soi.
Vers 8 ans, l’enfant connaît la droite et la gauche sur autrui et sur les objets entre eux.
L’origine des problèmes d’apprentissage scolaire a souvent été mise sur le compte des problèmes de latéralité:
L'immaturité des hémisphères
→ Les enfants qui présentent une immaturité de l’hémisphère droit, peuvent avoir des troubles de perception et de mémoire des situations et des orientations spatiales. Ceci se traduit, par exemple, par une confusion entre « b » et « d » mais aussi par une écriture en miroir de lettres et de chiffres. (Problèmes des dyslexies)
→ L’hémisphère gauche est celui du langage et de la motricité. Un enfant qui présente une immaturité à ce niveau aura des difficultés au niveau du langage et de la motricité.
La latéralité neurologique contrariée: soit par la pression de l’entourage, soit par une pression matérielle, soit par une décision personnelle en s’identifiant au parent du même sexe.
La latéralité non affirmée: utilisation par l’enfant tantôt de sa main droite et tantôt de sa main gauche. Ceci va engendrer des difficultés dans les apprentissages spatiaux et les apprentissages graphomoteurs.
Pour obtenir une qualité graphique maximale, l’utilisation de l’outil doit se faire de la main dominante, la latéralité doit donc être bien affirmée au niveau manuel.
De même, il faut une concordance entre la dominance de la motricité oculaire et la dominance manuelle (les yeux et la main balayent l’espace dans le même sens).
IV.5- LA STRUCTURATION SPATIALE
« La structuration spatiale est l’orientation, la structuration du monde extérieur se rapportant d’abord au « MOI » référentiel, puis à d’autres objets ou personnes en statique ou en mouvements »
A- ORIENTATION SPATIALE:
L'enfant doit savoir s'orienter dans son environnement pour représenter et disposer les signes graphiques qui sont eux-mêmes orientés et organisés dans l'espace de la feuille.
S'il a des difficultés à ce niveau les notions suivantes seront déficientes:
- le rapport avec la ligne d'écriture: haut, bas, sur, sous, en addition à la lecture et l’écriture de droite à gauche et de gauche à droite (selon la langue concernée).
- la contiguïté: à côté de, avant, arrière, autour, entre.
- la grandeur et la distance: plus grand, plus petit, près, loin, appréciation des distances.
- la limitation: dans, l'intérieur, l'extérieur, dimension régulière des lettres.
B- PERCEPTION DES FORMES:
Si un enfant a des difficultés au niveau de la perception visuo-spatiale, il aura des difficultés au niveau:
- de la discrimination visuelle : b-d/ n-u/ 6-9/ t-f/ ب ت ث/ ط ظ
- de l’écriture en miroir : 12→21, car→ rac
- du sens graphique : de gauche à droite, de droite à gauche.
C- ORGANISATION SPATIALE:
Si un enfant a des difficultés au niveau de l’organisation spatiale, il aura des difficultés :
- dans la structuration de ses affaires et de ses projets ;
- dans l’analyse visuo-spatiale pour la copie d’une image ;
- dans l’élaboration visuo-spatiale pour la reproduction en mémoire d’une image ;
- dans la planification et l'anticipation de l’action (perturbation des fonctions exécutives) ;
- dans la limitation de l’espace graphique à l’espace réduit entre deux lignes horizontaux ;
- en mathématiques : dans l’utilisation de la règle, la géométrie, l’analyse des concepts (2x + grand), la réversibilité, la compréhension des liens entre les nombres (7-14-21), le fait de poser une équation.
IV.6- LA STRUCTURATION TEMPORELLE
Si l'enfant a des difficultés au niveau de la structuration temporelle, il ne pourra pas:
- percevoir et ajuster son action aux différentes composantes du temps telles que l’ordre et la succession, la durée, l’intervalle, la vitesse, la périodicité, l’irréversibilité, le rythme...
- se situer et s’orienter dans le temps pris comme une succession linéaire irréversible ;
- s’organiser dans le temps en combinant ses divers éléments afin d’atteindre un objectif temporel.
- Ainsi, il aura des difficultés:
- à raconter une histoire chronologique
- au niveau de la lecture et de l’écriture pour l’ordre ordre des mots et des lettres ;
- au niveau de la connaissance des notions « avant » et « après », ceci entraînera des difficultés à connaître les chiffres et les lettres de l’alphabet par ordre ;
- au niveau de la connaissance des jours de la semaine dans l’ordre
- à estimer une durée objective entre deux actions ;
- au niveau de la lecture et de l’écriture, donc difficultés à s’arrêter entre les mots lors de la lecture et à laisser de l’espace entre les mots lors de l’écriture.
IV.7- LA GRAPHOMOTRICITE: LES DIMENSIONS DE L’ACTE GRAPHIQUE
Les difficultés graphomotrices sont en relation avec l'atteinte d'un des aspects moteur et perceptif.
A- L'aspect moteur:
Avant de commencer les exercices graphiques, il faut s'assurer que certaines conditions préalables sont remplies:
1- Au niveau de la position assise:
Les pieds posés à plat par terre.
Le dos bien droit ou légèrement incliné vers l'avant.
Les avants bras reposés sur la table. La main dans le prolongement du bras.
La tête à environ 25 à 30 cm de la ligne de l'écriture.
La hauteur de la chaise assure un contact des pieds au sol. Ainsi, la hauteur de la table doit être à la hauteur des coudes ou de la partie abdominale de la personne.
2- Au niveau de la position de la feuille:
La feuille doit être placée:
A droite du plan sagittal médian et orientée obliquement vers le haut et la gauche pour les droitiers.
A gauche du plan sagittal médian et orientée obliquement vers le haut et la droite pour les gauchers.
3- Au niveau de la forme et de la tenue du crayon:
Le crayon doit avoir des facettes pour éviter qu'il glisse entre les doigts (sinon utiliser des aides- écritures) et il doit être bien taillé et assez long.
Il est saisi entre le pouce et l'index légèrement fléchis et appuyé sur le majeur.
4- Au niveau du mouvement moteur:
L'écriture est un processus oscillatoire provenant des mouvements de deux articulations orthogonales créant des mouvements de haut en bas et de gauche à droite. Ainsi le déplacement de la pointe du crayon sur la page provient de ces deux mouvements et d'un troisième mobilisant le bras entier (épaule, coude, poignet et doigts).
B- L'aspect perceptif:
L'activité motrice graphique nécessite une triple planification du déroulement du geste:
- Une dimension temporelle pour anticiper l'accélération, le freinage, le changement de direction, la levée du crayon et l'arrêt du mouvement.
- Une dimension spatiale pour régler: la direction, le sens du tracé de la lettre (de gauche à droite ou de droite à gauche, ça dépend de la langue choisie), la taille et l'amplitude de l'écriture (l'espace de la feuille, l'espace entre les deux lignes, l'espace entre les phrases et les mots).
- Une dimension énergétique pour contrôler l'épaisseur du tracé et la pression exercée par l'outil scripteur sur la feuille.
D'autres facteurs entrent en jeu pour l'apprentissage de l'écriture:
- La préférence latérale au niveau des mains ou bien la latéralité non établie.
- La coordination oculo-manuelle et les bonnes habiletés praxiques.
- Une bonne représentation du schéma corporel.
- La capacité de la symbolisation et de la compréhension du contenu. (Associer au son (signe auditif) une graphie (signe spatial). L’enfant va devoir retrouver dans sa mémoire l’image mentale correcte de chaque symbole spatial correspondant au son donné (lors de la dictée des lettres, de mots). Il doit aussi mémoriser l’association de lettres (signes) qui composent des sons tels que ou, on, en, eu, eil...)
- Une capacité de concentration soutenue pendant plusieurs minutes.
- Un niveau intellectuel normal.
Si un enfant a des difficultés majeures d'écriture, nous faisons appel à une rééducation psychomotrice qui va reprendre les étapes de la préécriture.
V- BILAN PSYCHOMOTEUR
L’examen psychomoteur est indispensable au psychomotricien, car il permet d’identifier le niveau et les capacités du sujet à partir desquels il démarrera sa prise en charge. Aussi permet-il le repérage des troubles psychomoteurs et de faire un bilan des aptitudes et des carences de l’enfant, à travers lequel le psychomotricien établira un projet thérapeutique.
Cet examen est une technique autant au niveau de sa constitution qu’au niveau de sa passation. Il va permettre d’apporter un élément scientifique au service de la clinique. Il permet d’être plus objectif que la simple observation qui n’est pas suffisante pour établir un diagnostic. Il établit le parallèle entre le développement du sujet observé et celui du sujet normal.
Au cas où des troubles psychomoteurs sont repérés, une proposition de prise en charge psychomotrice est notée ainsi qu’une proposition de projet thérapeutique qui serait le résultat de différentes observations retenues, afin que ce projet soit adapté à l’enfant.
VI- IMPORTANCE DE LA COLLABORATION
Au cas où l’enfant est pris en charge par d’autres thérapeutes (orthophoniste, psychologue, orthopédagogue, éducatrice spécialisée...), une réunion entre l’équipe et les parents est primordiale, permettant de situer l’intérêt et le mode d’intervention des différents membres de l’équipe en vue d’une meilleure collaboration et d’une meilleure évolution de l’enfant.
La collaboration avec les parents est très importante, permettant un investissement de la vision psychocorporelle des parents vis-à-vis de leur enfant et de ses capacités, l’aidant à évoluer et l’amenant à donner plus. Ainsi la valorisation des efforts minimes faits par l’enfant, aussi bien par les thérapeutes que par les enseignants et les parents, sera l’essence de toute évolution donnant à l’enfant la clé de toute réussite : le plaisir et le désir de se voir en train d’avancer et de vouloir toujours avancer... et avancer...