La traduction est-elle création

La traduction est-elle création?
Echos et réflexions

Qu’est -ce que l’acte de traduire? Faut-il traduire les textes littéraires? Faut-il traduire la poésie? Un poème traduit perd-il de sa valeur? Un traducteur doit-il être ou savoir disparaître?
Nous ne prétendons pas répondre à ces questions en quelques lignes, mais nous présentons aux lecteurs de la "Revue Pédagogique" les propos de Jean -René Ladmiral et du Docteur Henri Awaiss, directeur de l’ETIB (Ecole de Traducteurs et d’Interprètes de Beyrouth. Université Saint -Joseph)
.

 

Jean -René Ladmiral, professeur à l’Université de Paris X- Nanterre, philosophe, linguiste, germaniste  et l’un des pères de la traductologie a visité l’ETIB. Lors d’un colloque dirigé et organisé par Docteur Jarjoura Hardane et Docteur Awaiss, Ladmiral affirme: "Souvent un traducteur doit s’interdire d’être créateur au sens où il est au service d’un texte. Alors il ne met sa créativité qu’au service du rendu du texte.  À la fin des Théorèmes, j’avais repris un adage jésuite qui était: "Être et savoir disparaître". Puis, on peut penser aussi à une des phrases du poète Philipe Jaccottet qui disait: "L’effacement est ma façon de resplendir ".
Mais, en même temps, il ne faut pas trop justement nier le travail créatif du traducteur dans la mesure où, paradoxalement, cet effacement est le résulat d’un travail créatif. Ça se manifeste par la dissimilation. C’est un concept que j’utilise beaucoup en traduction c’est-à-dire que je n’arrive au simile, au semblable, qu’en m’écartant de la forme. Un exemple que je donne toujours est celui de la fameuse phrase de Shakespeare dans Hamlet: "To be or not to be. That’s the question" qu’on traduit par "Être ou ne pas être- jusque là ça va- et puis ... c’est la question, telle est la question, là est la question". C’est lourd, le type va se suicider, il ne va se poser... Alors, il y a un écrivain, un traducteur québécois qui s’appelle Gérald Robitaille qui a proposé la traduction absolue - me semble-t-il- c’est "vivre ou mourir - là on peut discuter - tout est là".
Docteur Awaiss est plus catégorique: "L’acte d’écrire à L’ETIB est synonyme de l’acte de traduire. Le traducteur est aussi, pour nous, écrivain. Le texte traduit est un original dans la nouvelle langue et, par conséquent, son traducteur est auteur et écrivain".
Auteur ou co-auteur, écrivain ou ré- écrivain?
On ne peut pas se passer de la traduction puisque c’est par l’acte de traduire que se font les échanges culturels entre les peuples.

L’acte de traduire est, sans aucun doute, un acte minutieux, contraignant et difficile dans la mesure où le traducteur n’est pas libre comme l’auteur. Ligoté par le texte original (texte source), son travail est "une écriture de précision comme en horlogerie il y a des mécanismes de précision" affirme Ladmiral.
La "Revue Pédagogique" présente à ses lecteurs deux poèmes de Jawdat Haydar "My Will" "Ma Volonté" et "Orpheus" "Orphée" traduits à L’ ETIB (cf.p23).
Aussi, les francophones ne tarderont- ils pas à lire les poèmes choisis par le poète lui- même dans un recueil intitulé "101 Selected Poems".
Enfin ! La mission de traduire le recueil a été confiée à L’ ETIB.

La traduction est-elle création

La traduction est-elle création?
Echos et réflexions

Qu’est -ce que l’acte de traduire? Faut-il traduire les textes littéraires? Faut-il traduire la poésie? Un poème traduit perd-il de sa valeur? Un traducteur doit-il être ou savoir disparaître?
Nous ne prétendons pas répondre à ces questions en quelques lignes, mais nous présentons aux lecteurs de la "Revue Pédagogique" les propos de Jean -René Ladmiral et du Docteur Henri Awaiss, directeur de l’ETIB (Ecole de Traducteurs et d’Interprètes de Beyrouth. Université Saint -Joseph)
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Jean -René Ladmiral, professeur à l’Université de Paris X- Nanterre, philosophe, linguiste, germaniste  et l’un des pères de la traductologie a visité l’ETIB. Lors d’un colloque dirigé et organisé par Docteur Jarjoura Hardane et Docteur Awaiss, Ladmiral affirme: "Souvent un traducteur doit s’interdire d’être créateur au sens où il est au service d’un texte. Alors il ne met sa créativité qu’au service du rendu du texte.  À la fin des Théorèmes, j’avais repris un adage jésuite qui était: "Être et savoir disparaître". Puis, on peut penser aussi à une des phrases du poète Philipe Jaccottet qui disait: "L’effacement est ma façon de resplendir ".
Mais, en même temps, il ne faut pas trop justement nier le travail créatif du traducteur dans la mesure où, paradoxalement, cet effacement est le résulat d’un travail créatif. Ça se manifeste par la dissimilation. C’est un concept que j’utilise beaucoup en traduction c’est-à-dire que je n’arrive au simile, au semblable, qu’en m’écartant de la forme. Un exemple que je donne toujours est celui de la fameuse phrase de Shakespeare dans Hamlet: "To be or not to be. That’s the question" qu’on traduit par "Être ou ne pas être- jusque là ça va- et puis ... c’est la question, telle est la question, là est la question". C’est lourd, le type va se suicider, il ne va se poser... Alors, il y a un écrivain, un traducteur québécois qui s’appelle Gérald Robitaille qui a proposé la traduction absolue - me semble-t-il- c’est "vivre ou mourir - là on peut discuter - tout est là".
Docteur Awaiss est plus catégorique: "L’acte d’écrire à L’ETIB est synonyme de l’acte de traduire. Le traducteur est aussi, pour nous, écrivain. Le texte traduit est un original dans la nouvelle langue et, par conséquent, son traducteur est auteur et écrivain".
Auteur ou co-auteur, écrivain ou ré- écrivain?
On ne peut pas se passer de la traduction puisque c’est par l’acte de traduire que se font les échanges culturels entre les peuples.

L’acte de traduire est, sans aucun doute, un acte minutieux, contraignant et difficile dans la mesure où le traducteur n’est pas libre comme l’auteur. Ligoté par le texte original (texte source), son travail est "une écriture de précision comme en horlogerie il y a des mécanismes de précision" affirme Ladmiral.
La "Revue Pédagogique" présente à ses lecteurs deux poèmes de Jawdat Haydar "My Will" "Ma Volonté" et "Orpheus" "Orphée" traduits à L’ ETIB (cf.p23).
Aussi, les francophones ne tarderont- ils pas à lire les poèmes choisis par le poète lui- même dans un recueil intitulé "101 Selected Poems".
Enfin ! La mission de traduire le recueil a été confiée à L’ ETIB.

La traduction est-elle création

La traduction est-elle création?
Echos et réflexions

Qu’est -ce que l’acte de traduire? Faut-il traduire les textes littéraires? Faut-il traduire la poésie? Un poème traduit perd-il de sa valeur? Un traducteur doit-il être ou savoir disparaître?
Nous ne prétendons pas répondre à ces questions en quelques lignes, mais nous présentons aux lecteurs de la "Revue Pédagogique" les propos de Jean -René Ladmiral et du Docteur Henri Awaiss, directeur de l’ETIB (Ecole de Traducteurs et d’Interprètes de Beyrouth. Université Saint -Joseph)
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Jean -René Ladmiral, professeur à l’Université de Paris X- Nanterre, philosophe, linguiste, germaniste  et l’un des pères de la traductologie a visité l’ETIB. Lors d’un colloque dirigé et organisé par Docteur Jarjoura Hardane et Docteur Awaiss, Ladmiral affirme: "Souvent un traducteur doit s’interdire d’être créateur au sens où il est au service d’un texte. Alors il ne met sa créativité qu’au service du rendu du texte.  À la fin des Théorèmes, j’avais repris un adage jésuite qui était: "Être et savoir disparaître". Puis, on peut penser aussi à une des phrases du poète Philipe Jaccottet qui disait: "L’effacement est ma façon de resplendir ".
Mais, en même temps, il ne faut pas trop justement nier le travail créatif du traducteur dans la mesure où, paradoxalement, cet effacement est le résulat d’un travail créatif. Ça se manifeste par la dissimilation. C’est un concept que j’utilise beaucoup en traduction c’est-à-dire que je n’arrive au simile, au semblable, qu’en m’écartant de la forme. Un exemple que je donne toujours est celui de la fameuse phrase de Shakespeare dans Hamlet: "To be or not to be. That’s the question" qu’on traduit par "Être ou ne pas être- jusque là ça va- et puis ... c’est la question, telle est la question, là est la question". C’est lourd, le type va se suicider, il ne va se poser... Alors, il y a un écrivain, un traducteur québécois qui s’appelle Gérald Robitaille qui a proposé la traduction absolue - me semble-t-il- c’est "vivre ou mourir - là on peut discuter - tout est là".
Docteur Awaiss est plus catégorique: "L’acte d’écrire à L’ETIB est synonyme de l’acte de traduire. Le traducteur est aussi, pour nous, écrivain. Le texte traduit est un original dans la nouvelle langue et, par conséquent, son traducteur est auteur et écrivain".
Auteur ou co-auteur, écrivain ou ré- écrivain?
On ne peut pas se passer de la traduction puisque c’est par l’acte de traduire que se font les échanges culturels entre les peuples.

L’acte de traduire est, sans aucun doute, un acte minutieux, contraignant et difficile dans la mesure où le traducteur n’est pas libre comme l’auteur. Ligoté par le texte original (texte source), son travail est "une écriture de précision comme en horlogerie il y a des mécanismes de précision" affirme Ladmiral.
La "Revue Pédagogique" présente à ses lecteurs deux poèmes de Jawdat Haydar "My Will" "Ma Volonté" et "Orpheus" "Orphée" traduits à L’ ETIB (cf.p23).
Aussi, les francophones ne tarderont- ils pas à lire les poèmes choisis par le poète lui- même dans un recueil intitulé "101 Selected Poems".
Enfin ! La mission de traduire le recueil a été confiée à L’ ETIB.