Langue française

Hala Fayad Chef du Département de français CRDP

Fiche pratique

Certain(e) enseignant(e) s que l'on rencontre dans les journées de formation (dans le cadre du projet de formation continue) évoquent souvent la difficulté qu'ils ont à trouver un texte «intégral» relativement court et accessible aux élèves de la E.B.7 pour travailler «d'emblée» les éléments du schéma narratif. Nous mettons, dans ce qui suit, à leur disposition un texte avec un questionnaire et un corrigé conçus dans cette perspective. Nous attendons également leurs suggestions ou questions pour la conception de prochaines fiches pratiques.

 

Type de texte: narratif.

Objectif. : Au terme de cette séance, les apprenants seront capables de dégager la structure (le schéma narratif/ quinaire) d'un récit.

Public: E.B.7 (niveau moyen).

Matériel: texte + questions polycopiés et distribués.

Temps imparti: 2 heures.

 

Un souvenir inoubliable

J'étais enfant et je jouais près de la case de mon père. Quel âge avais-je en ce temps-là? Je ne me rappelle pas exactement. Je devais être très jeune encore: cinq ans, six ans peut-être. Ma mère était dans l'atelier, près de mon père, et leurs voix me parvenaient, rassurantes, tranquilles, mêlées à celles des clients de la forge et au bruit de l'enclume. Brusquement, j'avais interrompu de jouer, l'attention, toute mon attention, captée par un serpent qui rampait autour de la case, qui vraiment paraissait se promener autour de la case; et je m'étais bientôt rapproché. J'avais ramassé un roseau qui traînait dans la cour – il en traînait toujours, qui se détachaient de la palissade de roseaux tressés qui enclôt notre concession – et, à présent, j'enfonçais ce roseau dans la gueule de la bête. Le serpent ne se dérobait pas: il prenait goût au jeu; il avalait lentement le roseau, il l'avalait comme une proie, avec la même volupté, me semblait-il, les yeux brillants de bonheur, et sa tête, petit à petit, se rapprochait de ma main. Il vint un moment où le roseau se trouva à peu près englouti, et où la gueule du serpent se trouva terriblement proche de mes doigts. Je riais, je n'avais pas peur du tout, et je crois bien que le serpent n'eût plus beaucoup  tardé à m'enfoncer ses crochets dans les doigts si, à l'instant, Damany, l'un des apprentis, ne fût sorti de l'atelier. L'apprenti fit signe à mon père, et presque aussitôt je me sentis soulevé de la terre: j'étais dans les bras d'un ami de mon père! Autour de moi, on menait grand bruit; ma mère surtout criait fort et elle me donna quelques claques. Je me mis à pleurer, plus ému par le tumulte qui s'était si opinément levé, que par les claques que j'avais reçues. Un peu plus tard, quand je me fus un peu calmé et qu'autour de moi les cris eurent un peu cessé, j'entendis ma mère m'avertir sévèrement de ne plus jamais recommencer un tel jeu; je le lui promis, bien que le danger de mon jeu ne m'apparût pas clairement.

Camara Laye, L’enfant noir, Librairie Plon.

 

Etape 1 Distribuer les polycopiées, puis procéder à un questionnaire portant sur le paratexte (dans le cadre de l'étude du type visé):

  1. Qui a écrit le texte? ’ Camara Laye.
  2. Quel est le nom du livre d’où est extrait ce texte? ’ L'enfant noir.
  3. Quel est le titre proposé à ce texte? ’ Un souvenir inoubliable.
  4. Que veut dire «souvenir»? ’ une expérience vécue dans le passé qui reste dans notre esprit, notre coeur, notre tête..., une histoire.
  5. Quel rapport peut-on trouver entre le nom du livre et le titre du texte? ’ L'«enfant noir» raconte «un souvenir inoubliable».

Etape 2 Commencer la lecture «fragmentée» du texte pour faire dégager les étapes du schéma narratif.

  1. La situation initiale

Lecture du début du récit (de "J'étais enfant" jusqu'à "bruit de l'enclume")

Observation et exercices de repérage

  1. Relevez les indices qui vous permettent de situer le lieu de la scène.
  2. Quels sont les trois personnages mis en scène?
  3. Qui est le personnage principal? Quel est son âge? Quel est, selon vous, le métier de son père?
  4. Dans ce début de récit, est-ce qu'il se passe quelque événement particulier?
  5. Qui raconte l'histoire (la fiction)? Quels sont les mots qui y font référence?
  6. A qui renvoient le «Je» et le «me» dans «Je ne me rappelle pas exactement»?
  7. Quelle est la valeur du présent de l'indicatif dans cette même phrase «Je ne me rappelle pas exactement»? Est-ce le présent du récit?
  8. Quel est le temps dominant des verbes?

Synthèse

Faire découvrir que, dans un récit, le plus souvent, avant le déclenchement de l'action, les

premières lignes présentent la situation initiale, qu'elles fournissent des précisions sur les personnages, le lieu, l'époque et les circonstances de l'action.

Dans un récit écrit au passé, le temps dominant est l'imparfait.

  1. L'élément modificateur

Lecture de la suite du récit (de "Brusquement" jusqu'à "m'étais bientôt approché")

Observation et exercices de repérage

  1. Quel est le temps verbal employé dans le début de cette partie? Quelle est sa valeur? Quel autre temps verbal pouvez-vous lui substituer? Quelle constatation pouvez-vous faire sur ce sujet?
  2. Relevez le mot qui marque une rupture par rapport à la situation initiale et qui introduit l'action. Quelle est sa nature? Pouvez-vous le remplacer par un équivalent? Quel serait-il? 3.
  3. Quel est l'événement qui survient?

Synthèse (à faire découvrir par les apprenants)

La situation initiale est modifiée(bouleversée)par l'irruption (le surgissement) d'un événement qui va déclencher l'action: on parle alors d'élément modificateur (perturbateur).

 Le début de l'action qui correspond au surgissement de l'élément modificateur est souvent marqué par un complément circonstanciel de temps (quand, soudain, tout à coup, brusquement, un jour, ...).

  1. Les péripéties

Lecture de la suite du récit (de "J'avais ramassé" jusqu'à "proche de mes doigts")

Observation et exercices de repérage

  1. A quel jeu s'est livré l'enfant?
  2. Que fait d'abord le serpent? Quand se montre-t-il inquiétant? Citez, à ce propos, le texte.
  3. Quel est le temps des verbes de la dernière phrase?

Synthèse

Au cours du récit ont lieu des actions qui s'enchaînent: ce sont les péripéties. Dans un récit écrit au passé, on utilise le passé simple pour mettre en valeur une action ou un événement.

  1. La résolution

Lecture de la suite du récit (de "Je riais" jusqu'à "les bras d'un ami de mon père"(

Observation et exercices de repérage

  1. Quel nouveau personnage apparaît?
  2. Joue-t-il un rôle important dans l'histoire?Lequel?

Synthèse

Généralement, un fait intervient. Il permet à la situation de s'acheminer vers sa résolution. Nous sommes proches de la fin de l'histoire.

  1. La situation finale

Lecture de la suite du récit (de "Autour de moi" jusqu'à "clairement")

Observation et exercices de repérage

  1. Qu'arrive-t-il finalement à l'enfant? Le récit se termine-t-il bien? Que promet l'enfant à sa mère?
  2. Son aventure lui a-t-elle servi de leçon? Justifiez votre réponse.

Synthèse

Le récit se termine par la présentation d'une situation finale qui établit un nouvel ordre, bon ou mauvais, selon que le récit se termine bien ou mal.

 

Corrigé

  1. La situation initiale

1. Près de la case de mon père – l'atelier [de mon père] – la forge:

Ces indices montrent que la scène eut lieu dans l'atelier du père du narrateur-personnage.

2. L'enfant – son père – sa mère.

3. L'enfant est de toute évidence le personnage principal. Il n'est pas sûr s'il avait cinq ou six ans le jour où l'événement eut lieu. A notre avis, le père de l'enfant doit être forgeron.

4. Aucun événement particulier ne se passe dans ce début de récit qui semble traduire un état stable loin d'être perturbé.

5. C'est l'enfant lui-même qui raconte l'histoire. Les mots qui lui font référence sont: le pronom personnel sujet de la première personne du singulier «je» (3 occurrences),«j'» (1 occurrence), le pronom personnel complément de la première personne du singulier «me» (1 occurrence) et l'adjectif possessif de la première personne du singulier «mon» (2 occurrences),«ma» (1 occurrence).

6. «Je» et «me» dans la phrase «Je ne me rappelle pas exactement» renvoient non à l'enfant narrateur et personnage principal mais à l'auteur, homme mûr qui évoque ce moment de son existence.

7. Le présent dans cette même phrase n'est nullement le présent du récit. C'est plutôt le présent de l'énonciation, c'est-à-dire celui qui correspond au moment où l'auteur intervient pour faire glisser une réflexion sur le moment évoqué.

8. Le temps verbal dominant est l'imparfait de l'indicatif. En effet, ce temps sert à dresser le décor, le cadre spatio-temporel dans lequel l'action va progresser.

  1. L'élément modificateur

1. Le temps verbal utilisé dans ce début du récit est le plus-que-parfait. Dans une principale (tel le cas ici) ou dans une indépendante, ce temps ne marque pas une action passée, antérieure par rapport à une autre action passée, mais une action passée complètement achevée et, de ce fait, on peut lui substituer le passé composé «j'ai interrompu» ou mieux encore le passé simple «j'interrompis».

2. Le mot qui marque une rupture par rapport à la situation initiale et qui introduit l'action est «brusquement». C'est un adverbe de temps qu'on peut facilement remplacer par «Tout à coup«,«Soudain», ...

3. L'événement qui survient est le surgissement inattendu d'un serpent, source d'un danger indiscutable.

  1. Les péripéties

1. L'enfant a ramassé un de ces roseaux qui se détachaient de la palissade entourant la concession familiale et s'est amusé à l'enfocer dans la gueule de la bête.

2. D'abord, le serpent se mit à avaler lentement le roseau. Mais dès qu'il commença à l'avaler comme une vraie proie, il se montra vraiment inquiétant: «il l'avalait comme une proie ... de ma main».

3. Les trois verbes de la dernière phrase sont au passé simple.

  1. La résolution

1. Le nouveau personnage qui fit son apparitionM est Damany, l'un des apprentis dans la forge.

2. Evidemment, il joue un rôle important dans l'histoire puisque, sortant de l'atelier, il perçoit le serpent et estime le danger que courait l'enfant. Il en avertit le père et l'enfant fut sauvé.

  1. La situation finale

1. Heureusement, l'enfant fut arraché à la mort or, sa mère «criait fort» et lui «donna quelques claques». Mais le récit se termine quand même bien et l'enfant, sévèrement averti, promit «de ne plus jamais recommencer un tel jeu».

2. Malheureusement, l'aventure de l'enfant ne lui a pas servi de leçon puisque à ce momentlà, il ne réalisa pas où résidait le danger de son jeu: « ..., bien que le danger de mon jeu ne m'apparût pas clairement».

 

Etape 3 Exercices de prolongement (donnés à titre indicatif)

A- Exercice individuel ou collectif.

  • Demander d'imaginer une autre fin de l'histoire.

B- Exercice collectif.

  • Diviser la classe en 2 groupes et demander à chaque groupe d'imaginer un autre élément modificateur.
  • Echanger les propositions d' «élément modificateur».
  • Demander à chaque groupe de continuer l'histoire en se basant sur la proposition faite par l'autre groupe.
  • Lire en plénière les versions obtenues et discuter (points forts et points faibles)

Langue française

Hala Fayad Chef du Département de français CRDP

Fiche pratique

Certain(e) enseignant(e) s que l'on rencontre dans les journées de formation (dans le cadre du projet de formation continue) évoquent souvent la difficulté qu'ils ont à trouver un texte «intégral» relativement court et accessible aux élèves de la E.B.7 pour travailler «d'emblée» les éléments du schéma narratif. Nous mettons, dans ce qui suit, à leur disposition un texte avec un questionnaire et un corrigé conçus dans cette perspective. Nous attendons également leurs suggestions ou questions pour la conception de prochaines fiches pratiques.

 

Type de texte: narratif.

Objectif. : Au terme de cette séance, les apprenants seront capables de dégager la structure (le schéma narratif/ quinaire) d'un récit.

Public: E.B.7 (niveau moyen).

Matériel: texte + questions polycopiés et distribués.

Temps imparti: 2 heures.

 

Un souvenir inoubliable

J'étais enfant et je jouais près de la case de mon père. Quel âge avais-je en ce temps-là? Je ne me rappelle pas exactement. Je devais être très jeune encore: cinq ans, six ans peut-être. Ma mère était dans l'atelier, près de mon père, et leurs voix me parvenaient, rassurantes, tranquilles, mêlées à celles des clients de la forge et au bruit de l'enclume. Brusquement, j'avais interrompu de jouer, l'attention, toute mon attention, captée par un serpent qui rampait autour de la case, qui vraiment paraissait se promener autour de la case; et je m'étais bientôt rapproché. J'avais ramassé un roseau qui traînait dans la cour – il en traînait toujours, qui se détachaient de la palissade de roseaux tressés qui enclôt notre concession – et, à présent, j'enfonçais ce roseau dans la gueule de la bête. Le serpent ne se dérobait pas: il prenait goût au jeu; il avalait lentement le roseau, il l'avalait comme une proie, avec la même volupté, me semblait-il, les yeux brillants de bonheur, et sa tête, petit à petit, se rapprochait de ma main. Il vint un moment où le roseau se trouva à peu près englouti, et où la gueule du serpent se trouva terriblement proche de mes doigts. Je riais, je n'avais pas peur du tout, et je crois bien que le serpent n'eût plus beaucoup  tardé à m'enfoncer ses crochets dans les doigts si, à l'instant, Damany, l'un des apprentis, ne fût sorti de l'atelier. L'apprenti fit signe à mon père, et presque aussitôt je me sentis soulevé de la terre: j'étais dans les bras d'un ami de mon père! Autour de moi, on menait grand bruit; ma mère surtout criait fort et elle me donna quelques claques. Je me mis à pleurer, plus ému par le tumulte qui s'était si opinément levé, que par les claques que j'avais reçues. Un peu plus tard, quand je me fus un peu calmé et qu'autour de moi les cris eurent un peu cessé, j'entendis ma mère m'avertir sévèrement de ne plus jamais recommencer un tel jeu; je le lui promis, bien que le danger de mon jeu ne m'apparût pas clairement.

Camara Laye, L’enfant noir, Librairie Plon.

 

Etape 1 Distribuer les polycopiées, puis procéder à un questionnaire portant sur le paratexte (dans le cadre de l'étude du type visé):

  1. Qui a écrit le texte? ’ Camara Laye.
  2. Quel est le nom du livre d’où est extrait ce texte? ’ L'enfant noir.
  3. Quel est le titre proposé à ce texte? ’ Un souvenir inoubliable.
  4. Que veut dire «souvenir»? ’ une expérience vécue dans le passé qui reste dans notre esprit, notre coeur, notre tête..., une histoire.
  5. Quel rapport peut-on trouver entre le nom du livre et le titre du texte? ’ L'«enfant noir» raconte «un souvenir inoubliable».

Etape 2 Commencer la lecture «fragmentée» du texte pour faire dégager les étapes du schéma narratif.

  1. La situation initiale

Lecture du début du récit (de "J'étais enfant" jusqu'à "bruit de l'enclume")

Observation et exercices de repérage

  1. Relevez les indices qui vous permettent de situer le lieu de la scène.
  2. Quels sont les trois personnages mis en scène?
  3. Qui est le personnage principal? Quel est son âge? Quel est, selon vous, le métier de son père?
  4. Dans ce début de récit, est-ce qu'il se passe quelque événement particulier?
  5. Qui raconte l'histoire (la fiction)? Quels sont les mots qui y font référence?
  6. A qui renvoient le «Je» et le «me» dans «Je ne me rappelle pas exactement»?
  7. Quelle est la valeur du présent de l'indicatif dans cette même phrase «Je ne me rappelle pas exactement»? Est-ce le présent du récit?
  8. Quel est le temps dominant des verbes?

Synthèse

Faire découvrir que, dans un récit, le plus souvent, avant le déclenchement de l'action, les

premières lignes présentent la situation initiale, qu'elles fournissent des précisions sur les personnages, le lieu, l'époque et les circonstances de l'action.

Dans un récit écrit au passé, le temps dominant est l'imparfait.

  1. L'élément modificateur

Lecture de la suite du récit (de "Brusquement" jusqu'à "m'étais bientôt approché")

Observation et exercices de repérage

  1. Quel est le temps verbal employé dans le début de cette partie? Quelle est sa valeur? Quel autre temps verbal pouvez-vous lui substituer? Quelle constatation pouvez-vous faire sur ce sujet?
  2. Relevez le mot qui marque une rupture par rapport à la situation initiale et qui introduit l'action. Quelle est sa nature? Pouvez-vous le remplacer par un équivalent? Quel serait-il? 3.
  3. Quel est l'événement qui survient?

Synthèse (à faire découvrir par les apprenants)

La situation initiale est modifiée(bouleversée)par l'irruption (le surgissement) d'un événement qui va déclencher l'action: on parle alors d'élément modificateur (perturbateur).

 Le début de l'action qui correspond au surgissement de l'élément modificateur est souvent marqué par un complément circonstanciel de temps (quand, soudain, tout à coup, brusquement, un jour, ...).

  1. Les péripéties

Lecture de la suite du récit (de "J'avais ramassé" jusqu'à "proche de mes doigts")

Observation et exercices de repérage

  1. A quel jeu s'est livré l'enfant?
  2. Que fait d'abord le serpent? Quand se montre-t-il inquiétant? Citez, à ce propos, le texte.
  3. Quel est le temps des verbes de la dernière phrase?

Synthèse

Au cours du récit ont lieu des actions qui s'enchaînent: ce sont les péripéties. Dans un récit écrit au passé, on utilise le passé simple pour mettre en valeur une action ou un événement.

  1. La résolution

Lecture de la suite du récit (de "Je riais" jusqu'à "les bras d'un ami de mon père"(

Observation et exercices de repérage

  1. Quel nouveau personnage apparaît?
  2. Joue-t-il un rôle important dans l'histoire?Lequel?

Synthèse

Généralement, un fait intervient. Il permet à la situation de s'acheminer vers sa résolution. Nous sommes proches de la fin de l'histoire.

  1. La situation finale

Lecture de la suite du récit (de "Autour de moi" jusqu'à "clairement")

Observation et exercices de repérage

  1. Qu'arrive-t-il finalement à l'enfant? Le récit se termine-t-il bien? Que promet l'enfant à sa mère?
  2. Son aventure lui a-t-elle servi de leçon? Justifiez votre réponse.

Synthèse

Le récit se termine par la présentation d'une situation finale qui établit un nouvel ordre, bon ou mauvais, selon que le récit se termine bien ou mal.

 

Corrigé

  1. La situation initiale

1. Près de la case de mon père – l'atelier [de mon père] – la forge:

Ces indices montrent que la scène eut lieu dans l'atelier du père du narrateur-personnage.

2. L'enfant – son père – sa mère.

3. L'enfant est de toute évidence le personnage principal. Il n'est pas sûr s'il avait cinq ou six ans le jour où l'événement eut lieu. A notre avis, le père de l'enfant doit être forgeron.

4. Aucun événement particulier ne se passe dans ce début de récit qui semble traduire un état stable loin d'être perturbé.

5. C'est l'enfant lui-même qui raconte l'histoire. Les mots qui lui font référence sont: le pronom personnel sujet de la première personne du singulier «je» (3 occurrences),«j'» (1 occurrence), le pronom personnel complément de la première personne du singulier «me» (1 occurrence) et l'adjectif possessif de la première personne du singulier «mon» (2 occurrences),«ma» (1 occurrence).

6. «Je» et «me» dans la phrase «Je ne me rappelle pas exactement» renvoient non à l'enfant narrateur et personnage principal mais à l'auteur, homme mûr qui évoque ce moment de son existence.

7. Le présent dans cette même phrase n'est nullement le présent du récit. C'est plutôt le présent de l'énonciation, c'est-à-dire celui qui correspond au moment où l'auteur intervient pour faire glisser une réflexion sur le moment évoqué.

8. Le temps verbal dominant est l'imparfait de l'indicatif. En effet, ce temps sert à dresser le décor, le cadre spatio-temporel dans lequel l'action va progresser.

  1. L'élément modificateur

1. Le temps verbal utilisé dans ce début du récit est le plus-que-parfait. Dans une principale (tel le cas ici) ou dans une indépendante, ce temps ne marque pas une action passée, antérieure par rapport à une autre action passée, mais une action passée complètement achevée et, de ce fait, on peut lui substituer le passé composé «j'ai interrompu» ou mieux encore le passé simple «j'interrompis».

2. Le mot qui marque une rupture par rapport à la situation initiale et qui introduit l'action est «brusquement». C'est un adverbe de temps qu'on peut facilement remplacer par «Tout à coup«,«Soudain», ...

3. L'événement qui survient est le surgissement inattendu d'un serpent, source d'un danger indiscutable.

  1. Les péripéties

1. L'enfant a ramassé un de ces roseaux qui se détachaient de la palissade entourant la concession familiale et s'est amusé à l'enfocer dans la gueule de la bête.

2. D'abord, le serpent se mit à avaler lentement le roseau. Mais dès qu'il commença à l'avaler comme une vraie proie, il se montra vraiment inquiétant: «il l'avalait comme une proie ... de ma main».

3. Les trois verbes de la dernière phrase sont au passé simple.

  1. La résolution

1. Le nouveau personnage qui fit son apparitionM est Damany, l'un des apprentis dans la forge.

2. Evidemment, il joue un rôle important dans l'histoire puisque, sortant de l'atelier, il perçoit le serpent et estime le danger que courait l'enfant. Il en avertit le père et l'enfant fut sauvé.

  1. La situation finale

1. Heureusement, l'enfant fut arraché à la mort or, sa mère «criait fort» et lui «donna quelques claques». Mais le récit se termine quand même bien et l'enfant, sévèrement averti, promit «de ne plus jamais recommencer un tel jeu».

2. Malheureusement, l'aventure de l'enfant ne lui a pas servi de leçon puisque à ce momentlà, il ne réalisa pas où résidait le danger de son jeu: « ..., bien que le danger de mon jeu ne m'apparût pas clairement».

 

Etape 3 Exercices de prolongement (donnés à titre indicatif)

A- Exercice individuel ou collectif.

  • Demander d'imaginer une autre fin de l'histoire.

B- Exercice collectif.

  • Diviser la classe en 2 groupes et demander à chaque groupe d'imaginer un autre élément modificateur.
  • Echanger les propositions d' «élément modificateur».
  • Demander à chaque groupe de continuer l'histoire en se basant sur la proposition faite par l'autre groupe.
  • Lire en plénière les versions obtenues et discuter (points forts et points faibles)

Langue française

Hala Fayad Chef du Département de français CRDP

Fiche pratique

Certain(e) enseignant(e) s que l'on rencontre dans les journées de formation (dans le cadre du projet de formation continue) évoquent souvent la difficulté qu'ils ont à trouver un texte «intégral» relativement court et accessible aux élèves de la E.B.7 pour travailler «d'emblée» les éléments du schéma narratif. Nous mettons, dans ce qui suit, à leur disposition un texte avec un questionnaire et un corrigé conçus dans cette perspective. Nous attendons également leurs suggestions ou questions pour la conception de prochaines fiches pratiques.

 

Type de texte: narratif.

Objectif. : Au terme de cette séance, les apprenants seront capables de dégager la structure (le schéma narratif/ quinaire) d'un récit.

Public: E.B.7 (niveau moyen).

Matériel: texte + questions polycopiés et distribués.

Temps imparti: 2 heures.

 

Un souvenir inoubliable

J'étais enfant et je jouais près de la case de mon père. Quel âge avais-je en ce temps-là? Je ne me rappelle pas exactement. Je devais être très jeune encore: cinq ans, six ans peut-être. Ma mère était dans l'atelier, près de mon père, et leurs voix me parvenaient, rassurantes, tranquilles, mêlées à celles des clients de la forge et au bruit de l'enclume. Brusquement, j'avais interrompu de jouer, l'attention, toute mon attention, captée par un serpent qui rampait autour de la case, qui vraiment paraissait se promener autour de la case; et je m'étais bientôt rapproché. J'avais ramassé un roseau qui traînait dans la cour – il en traînait toujours, qui se détachaient de la palissade de roseaux tressés qui enclôt notre concession – et, à présent, j'enfonçais ce roseau dans la gueule de la bête. Le serpent ne se dérobait pas: il prenait goût au jeu; il avalait lentement le roseau, il l'avalait comme une proie, avec la même volupté, me semblait-il, les yeux brillants de bonheur, et sa tête, petit à petit, se rapprochait de ma main. Il vint un moment où le roseau se trouva à peu près englouti, et où la gueule du serpent se trouva terriblement proche de mes doigts. Je riais, je n'avais pas peur du tout, et je crois bien que le serpent n'eût plus beaucoup  tardé à m'enfoncer ses crochets dans les doigts si, à l'instant, Damany, l'un des apprentis, ne fût sorti de l'atelier. L'apprenti fit signe à mon père, et presque aussitôt je me sentis soulevé de la terre: j'étais dans les bras d'un ami de mon père! Autour de moi, on menait grand bruit; ma mère surtout criait fort et elle me donna quelques claques. Je me mis à pleurer, plus ému par le tumulte qui s'était si opinément levé, que par les claques que j'avais reçues. Un peu plus tard, quand je me fus un peu calmé et qu'autour de moi les cris eurent un peu cessé, j'entendis ma mère m'avertir sévèrement de ne plus jamais recommencer un tel jeu; je le lui promis, bien que le danger de mon jeu ne m'apparût pas clairement.

Camara Laye, L’enfant noir, Librairie Plon.

 

Etape 1 Distribuer les polycopiées, puis procéder à un questionnaire portant sur le paratexte (dans le cadre de l'étude du type visé):

  1. Qui a écrit le texte? ’ Camara Laye.
  2. Quel est le nom du livre d’où est extrait ce texte? ’ L'enfant noir.
  3. Quel est le titre proposé à ce texte? ’ Un souvenir inoubliable.
  4. Que veut dire «souvenir»? ’ une expérience vécue dans le passé qui reste dans notre esprit, notre coeur, notre tête..., une histoire.
  5. Quel rapport peut-on trouver entre le nom du livre et le titre du texte? ’ L'«enfant noir» raconte «un souvenir inoubliable».

Etape 2 Commencer la lecture «fragmentée» du texte pour faire dégager les étapes du schéma narratif.

  1. La situation initiale

Lecture du début du récit (de "J'étais enfant" jusqu'à "bruit de l'enclume")

Observation et exercices de repérage

  1. Relevez les indices qui vous permettent de situer le lieu de la scène.
  2. Quels sont les trois personnages mis en scène?
  3. Qui est le personnage principal? Quel est son âge? Quel est, selon vous, le métier de son père?
  4. Dans ce début de récit, est-ce qu'il se passe quelque événement particulier?
  5. Qui raconte l'histoire (la fiction)? Quels sont les mots qui y font référence?
  6. A qui renvoient le «Je» et le «me» dans «Je ne me rappelle pas exactement»?
  7. Quelle est la valeur du présent de l'indicatif dans cette même phrase «Je ne me rappelle pas exactement»? Est-ce le présent du récit?
  8. Quel est le temps dominant des verbes?

Synthèse

Faire découvrir que, dans un récit, le plus souvent, avant le déclenchement de l'action, les

premières lignes présentent la situation initiale, qu'elles fournissent des précisions sur les personnages, le lieu, l'époque et les circonstances de l'action.

Dans un récit écrit au passé, le temps dominant est l'imparfait.

  1. L'élément modificateur

Lecture de la suite du récit (de "Brusquement" jusqu'à "m'étais bientôt approché")

Observation et exercices de repérage

  1. Quel est le temps verbal employé dans le début de cette partie? Quelle est sa valeur? Quel autre temps verbal pouvez-vous lui substituer? Quelle constatation pouvez-vous faire sur ce sujet?
  2. Relevez le mot qui marque une rupture par rapport à la situation initiale et qui introduit l'action. Quelle est sa nature? Pouvez-vous le remplacer par un équivalent? Quel serait-il? 3.
  3. Quel est l'événement qui survient?

Synthèse (à faire découvrir par les apprenants)

La situation initiale est modifiée(bouleversée)par l'irruption (le surgissement) d'un événement qui va déclencher l'action: on parle alors d'élément modificateur (perturbateur).

 Le début de l'action qui correspond au surgissement de l'élément modificateur est souvent marqué par un complément circonstanciel de temps (quand, soudain, tout à coup, brusquement, un jour, ...).

  1. Les péripéties

Lecture de la suite du récit (de "J'avais ramassé" jusqu'à "proche de mes doigts")

Observation et exercices de repérage

  1. A quel jeu s'est livré l'enfant?
  2. Que fait d'abord le serpent? Quand se montre-t-il inquiétant? Citez, à ce propos, le texte.
  3. Quel est le temps des verbes de la dernière phrase?

Synthèse

Au cours du récit ont lieu des actions qui s'enchaînent: ce sont les péripéties. Dans un récit écrit au passé, on utilise le passé simple pour mettre en valeur une action ou un événement.

  1. La résolution

Lecture de la suite du récit (de "Je riais" jusqu'à "les bras d'un ami de mon père"(

Observation et exercices de repérage

  1. Quel nouveau personnage apparaît?
  2. Joue-t-il un rôle important dans l'histoire?Lequel?

Synthèse

Généralement, un fait intervient. Il permet à la situation de s'acheminer vers sa résolution. Nous sommes proches de la fin de l'histoire.

  1. La situation finale

Lecture de la suite du récit (de "Autour de moi" jusqu'à "clairement")

Observation et exercices de repérage

  1. Qu'arrive-t-il finalement à l'enfant? Le récit se termine-t-il bien? Que promet l'enfant à sa mère?
  2. Son aventure lui a-t-elle servi de leçon? Justifiez votre réponse.

Synthèse

Le récit se termine par la présentation d'une situation finale qui établit un nouvel ordre, bon ou mauvais, selon que le récit se termine bien ou mal.

 

Corrigé

  1. La situation initiale

1. Près de la case de mon père – l'atelier [de mon père] – la forge:

Ces indices montrent que la scène eut lieu dans l'atelier du père du narrateur-personnage.

2. L'enfant – son père – sa mère.

3. L'enfant est de toute évidence le personnage principal. Il n'est pas sûr s'il avait cinq ou six ans le jour où l'événement eut lieu. A notre avis, le père de l'enfant doit être forgeron.

4. Aucun événement particulier ne se passe dans ce début de récit qui semble traduire un état stable loin d'être perturbé.

5. C'est l'enfant lui-même qui raconte l'histoire. Les mots qui lui font référence sont: le pronom personnel sujet de la première personne du singulier «je» (3 occurrences),«j'» (1 occurrence), le pronom personnel complément de la première personne du singulier «me» (1 occurrence) et l'adjectif possessif de la première personne du singulier «mon» (2 occurrences),«ma» (1 occurrence).

6. «Je» et «me» dans la phrase «Je ne me rappelle pas exactement» renvoient non à l'enfant narrateur et personnage principal mais à l'auteur, homme mûr qui évoque ce moment de son existence.

7. Le présent dans cette même phrase n'est nullement le présent du récit. C'est plutôt le présent de l'énonciation, c'est-à-dire celui qui correspond au moment où l'auteur intervient pour faire glisser une réflexion sur le moment évoqué.

8. Le temps verbal dominant est l'imparfait de l'indicatif. En effet, ce temps sert à dresser le décor, le cadre spatio-temporel dans lequel l'action va progresser.

  1. L'élément modificateur

1. Le temps verbal utilisé dans ce début du récit est le plus-que-parfait. Dans une principale (tel le cas ici) ou dans une indépendante, ce temps ne marque pas une action passée, antérieure par rapport à une autre action passée, mais une action passée complètement achevée et, de ce fait, on peut lui substituer le passé composé «j'ai interrompu» ou mieux encore le passé simple «j'interrompis».

2. Le mot qui marque une rupture par rapport à la situation initiale et qui introduit l'action est «brusquement». C'est un adverbe de temps qu'on peut facilement remplacer par «Tout à coup«,«Soudain», ...

3. L'événement qui survient est le surgissement inattendu d'un serpent, source d'un danger indiscutable.

  1. Les péripéties

1. L'enfant a ramassé un de ces roseaux qui se détachaient de la palissade entourant la concession familiale et s'est amusé à l'enfocer dans la gueule de la bête.

2. D'abord, le serpent se mit à avaler lentement le roseau. Mais dès qu'il commença à l'avaler comme une vraie proie, il se montra vraiment inquiétant: «il l'avalait comme une proie ... de ma main».

3. Les trois verbes de la dernière phrase sont au passé simple.

  1. La résolution

1. Le nouveau personnage qui fit son apparitionM est Damany, l'un des apprentis dans la forge.

2. Evidemment, il joue un rôle important dans l'histoire puisque, sortant de l'atelier, il perçoit le serpent et estime le danger que courait l'enfant. Il en avertit le père et l'enfant fut sauvé.

  1. La situation finale

1. Heureusement, l'enfant fut arraché à la mort or, sa mère «criait fort» et lui «donna quelques claques». Mais le récit se termine quand même bien et l'enfant, sévèrement averti, promit «de ne plus jamais recommencer un tel jeu».

2. Malheureusement, l'aventure de l'enfant ne lui a pas servi de leçon puisque à ce momentlà, il ne réalisa pas où résidait le danger de son jeu: « ..., bien que le danger de mon jeu ne m'apparût pas clairement».

 

Etape 3 Exercices de prolongement (donnés à titre indicatif)

A- Exercice individuel ou collectif.

  • Demander d'imaginer une autre fin de l'histoire.

B- Exercice collectif.

  • Diviser la classe en 2 groupes et demander à chaque groupe d'imaginer un autre élément modificateur.
  • Echanger les propositions d' «élément modificateur».
  • Demander à chaque groupe de continuer l'histoire en se basant sur la proposition faite par l'autre groupe.
  • Lire en plénière les versions obtenues et discuter (points forts et points faibles)